Programme PSCHEET

PSCHEET. Pestes et sociétés humaines : émergence, évolution et transformations bio-culturelles

Projet ANR-19-CE27-0012

  • Section : Antiquité
  • Porteur du projet :  Dominique Castex, UMR 5199 PACEA, Bordeaux
  • Calendrier du projet : 2020-2025 (prolongé d'un an)

Présentation

Depuis une vingtaine d’années l’histoire des épidémies s’est enrichie grâce à la découverte de sépultures qui, de par leurs spécificités (inhumations simultanées de plusieurs individus), témoignent de l’histoire des maladies infectieuses. Des recherches interdisciplinaires ont alors conduit à un renouvellement complet des connaissances sur les épidémies médiévales et modernes, tant en paléobiologie (mortalité non sélective en fonction de l’âge, du sexe et de l’état de santé des individus, séquençage complet du génome de la bactérie Yersinia Pestis) qu’en archéothanatologie (variabilité des usages sépulcraux en relation avec l’évolution des savoirs médicaux).

Fort de ces acquis, ce programme porte sur la première pandémie de peste (dite peste justinienne) et sur les « pestes » antiques. Il se fonde sur l’exploitation de documents archéologiques inédits, essentiellement issus de pays d’Europe, et vise deux objectifs principaux :

  • Le premier est d’identifier l’itinéraire et de comprendre la diffusion de ces épidémies. Cela implique la mise œuvre de techniques de modélisation 3D permettant une restitution tridimensionnelle des sépultures, l’établissement d’un corpus des crises épidémiques antiques sur la base de sources de différentes natures, ainsi qu’une recherche des agents pathogènes qui permettront de formuler de nouvelles hypothèses phylogéniques non seulement pour la peste du VIe s. mais aussi pour l’identification de la nature exacte des autres « pestes » antiques. Le développement d’une analyse spatiale fondée sur un recensement des données archéologiques et textuelles permettra en outre d’appréhender le rôle de certaines configurations déterminantes dans l’apparition et la diffusion des épidémies.

  • Un second objectif est d’évaluer et de discuter l’impact biologique, social et culturel de ces maladies par plusieurs biais : des analyses démographiques, afin d’analyser d’éventuelles fluctuations en fonction de l’âge et du sexe ; l’examen d’indicateurs squelettiques, pour déterminer le caractère sélectif ou non de la mortalité par peste à l’égard de l’état de santé préexistant des individus ; des analyses des isotopes stables pour une connaissance de l’état nutritionnel des individus et leurs éventuelles migrations en lien potentiel avec les épidémies. Ce second volet de recherches devrait aussi permettre d’affiner par une étude des textes nos connaissances sur les conceptions médicales contemporaines des épidémies et de mesurer l’évolution des traitements funéraires lors des crises épidémiques suivant les perceptions des modalités de transmission de la maladie.

Ce projet mené au niveau européen, sur une chronologie de six siècles et sur une aire culturelle large, pouvant même s’ouvrir à deux autres continents, représente un potentiel inestimable pour déboucher non seulement sur une vision renouvelée de la diffusion de la peste, de son impact et de son évolution sur le temps long mais aussi donner lieu à des comparaisons avec les pestes plus tardives actuellement mieux documentées. Il permettra également d’enrichir les connaissances sur les usages funéraires lors de mortalité exceptionnelle. Enfin un véritable défi est constitué par la détection des pathogènes pour les crises de mortalité antique et les potentiels liens entre ces différentes épidémies. 

 

Voir aussi la page de présentation mise à jour à partir de 2022 →

Membres du projet

Porteur du projet

  • Dominique Castex, UMR 5199 PACEA, Bordeaux

Partenaires

  • Benoît Rossignol, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne et UMR 8210 ANHIMA
  • Nicolas Laubry, École française de Rome
  • Johannes Krause, Max Planck Institute de Jena
  • Petr Veleminsky, Musée National de Prague

Autres participants :

  • Marvelle Bessou, UMR 5199 PACEA
  • Sacha Kacki, UMR 5199 PACEA
  • Henri Duday, UMR 5199 PACEA
  • Éric Pubert, UMR 5199 PACEA
  • William Rendu, UMR 5199 PACEA
  • François Chausson, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne et UMR 8210 ANHIMA
  • Antony Hostein, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne et UMR 8210 ANHIMA
  • Stéphanie Wackenier, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne et UMR 8210 ANHIMA
  • Reine-Marie Bérard, UMR 7299 Centre Camille Jullian
  • Romain Loriol, Université Lyon 3 et UMR 5189 HISOMA
  • Dan Dana, UMR 5189 HISOMA
  • Paola Catalano, Soprintendenza Speciale Archeologia Belle Arti Paesaggio di Roma
  • Cristina D’Agostini, Soprintendenza Speciale Archeologia Belle Arti Paesaggio di Roma
  • Valentina Gazzaniga, Sapienza Università di Roma
  • Monica Ricciardi, Musei Vaticani
  • Raffaella Giulia, Pontificia Commissione di Archeologia Sacra
  • Kirsten Bos, Max Planck Institute de Jena
  • Alexander Herbig, Max Planck Institute de Jena
  • Felix Key, Max Planck Institute de Jena
  • Maria Spyrou, Max Planck Institute de Jena
  • Marcel Keller, Max Planck Institute de Jena
  • Sylva Kaupova, Musée National de Prague
  • Jaroslav Brůžek, Musée National de Prague
  • Estelle Herrscher, Musée National de Prague
  • Michael McCormick, Harvard University

Page mise à jour le 26/05/2020

Laboratoire International Associé (LIA)

p
a
r
t
a
g
e
r