. Professions de santé et pratiques médicales en Italie (fin Moyen Âge – époque moderne)


Axe 5. Savoirs et innovations techniques

Responsables : Luc Berlivet (CERMES 3 EHESS/INSERM/CNRS) ; Maria Pia Donato (Université de Cagliari) ; Marilyn Nicoud (Université d’Avignon – CIHAM UMR 5648 CNRS)


Ce projet est la suite du programme sur les « Professions médicales » inscrit dans le précédent quadriennal de l’EFR. Partant du constat d’une fragmentation extrême du champ des études sur la médecine et la santé (disciplinaire, thématique, en fonction de la période et de l’espace étudié…), ce projet embrassait délibérément la longue durée historique : du XIIIe siècle (marqué par les retombées dans le monde de la médecine de l'essor des universités et par la transmission de corpus de textes grecs et de langue arabe) jusqu'au temps présent, et l'ensemble de l'Europe Occidentale. En 4 ans, tous les thèmes envisagés ont été traités et les six rencontres prévues ont rencontré un grand succès du fait précisément de la diversité des participants (beaucoup d'historiens chevronnés n'avaient jamais rencontrés leurs collègues spécialistes d'autres périodes...) et du temps laissé à la discussion. Le principal regret tient peut-être au fait que si notre projet a indéniablement permis de faire mieux connaître aux collègues européens les travaux de certains chercheurs italiens malheureusement peu visibles à l'étranger, il s'avère néanmoins que nous n'avons pas eu assez l'occasion (pas autant que nous le souhaitions en tout cas) d'explorer les différentes facettes de la réalité italienne. C’est pour cette raison que nous envisageons de donner une sorte de continuation à ce projet en recentrant nos réflexions sur le rôle joué par les médecins, les institutions et les populations italiens dans différents développements important de l'histoire de la médecine, là encore du Moyen Age à nos jours. Le choix de la péninsule comme objet d’une étude plus précise des liens entre les professions médicales et les pratiques de santé nous a paru pertinent d’un point de vue documentaire au regard du reste de l’Occident ; seule la péninsule ibérique peut rivaliser avec un matériau qui permet de conjuguer une approche de l’histoire des doctrines savantes et une étude des pratiques médicales. En effet, du fait d’un important réseau d’universités disséminés dans les parties surtout centrales et septentrionales, et de l’essor de cours qui devinrent aux XIVe et XVe siècle des lieux de productions intellectuelles, la péninsule peut d’une part se vanter d’être l’un des hauts lieux de production de discours savants, aussi bien du côté du commentaire des textes qui font autorité dans l’enseignement médical, que du côté de l’exercice pratique du métier : la richesse de ces fonds, pour une large part encore inédits, voire édités à la Renaissance, offre l’occasion d’une étude de l’évolution et de la circulation des savoirs et des textes, des controverses et du rapport entretenu entre la discussion scolastique et l’apport de l’expérience quotidienne. D’autre part, en raison de l’abondante production et conservation d’archives, aussi bien du côté des puissances communales que des principautés territoriales, mais également d’un dense réseau de praticiens exerçants en ville, parfois du reste au service des communautés des communautés urbaines, l’historien dispose également de riches fonds documentaires qui lui permettent d’appréhender la vaste gamme des pratiques des médecins : étude de la constitution des milieux médicaux, des institutions professionnelles, des rapports aux autorités politiques et universitaires, mais aussi aux patients et clients sont autant de pistes qui peuvent être explorées en confrontant cette double documentation, textuelle et archivistique, dans une approche dynamique.

Par ailleurs, le dynamisme de la médecine italienne ne s’épuise pas avec la fin de la Renaissance, comme certains lieux communs pourraient le laisser penser : la péninsule demeure un espace de toute première importance en matière de recherche anatomique et dans d’autres domaines de la médecine, ainsi qu’un lieu d’expérimentation tant institutionnelle que pratique en santé publique. Ceci est encore vrai pour la période contemporaine (que l’on songe aux travaux de physiologie, aux recherches sur le paludisme ou sur l’hérédité des traits humains, qui s’accompagnent d’innovations dans le domaine de la santé des populations). Or un parti pris historiographique tenace, qui présente comme une évidence la prétendue « décadence » italienne et de son effacement par d’autres pôles (nord-)européens a jusqu’ici masqué en grande partie cette vivacité et notre connaissance de la médecine italienne de l’époque moderne et contemporaine est encore essentiellement confinée à l’œuvre de quelques « grands savants » (M.A. Severino, M. Malpighi, B. Ramazzini, G.B. Morgani, Camillo Golgi, Ettore Marchiafava…). Beaucoup reste à faire pour élargir et enrichir cette vision. Enfin, le choix de l’Italie nous paraît également stratégique au vu du cloisonnement disciplinaire dont souffre l’historie de la médecine qui y est pratiquée, qui reste encore souvent le pré carré de médecins ; notre objectif serait, comme dans le cadre du programme qui s’achève, de favoriser la rencontre entre spécialistes de formation différentes.


Partenaires

CNRS « Centre de recherche médecine, science, santé et société » CERMES - UMR 8169 ; Université d’Avignon / CNRS CIHAM - UMR 5648.


Opérations prévues

  • Missions dans des fonds d’archives et des fonds anciens de bibliothèques
  • 2012-2015 : une rencontre annuelle ; recension de l’abondante production et conservation d’archives aussi bien du côté des puissances communales que des principautés territoriales, mais également d’un dense réseau de praticiens exerçants en ville, parfois du reste au service des communautés des communautés urbaines ; études de la vaste gamme des pratiques médicales.
  • 2016 : préparation de la publication finale


Résultat attendu

Publications d’articles dans différentes revues (MEFRM, Genèses, Quaderni Storici) à la suite des différentes rencontres ; un volume de synthèse dans la CEF


Participation EFR

Support ; contribution financière au projet ; éditeur


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Contacts :

 

Prochaines manifestations et actualités

PROGRAMMES

Programmes structurants (2022-2026)

Axe 1 – Espaces maritimes, littoraux, milieux insulaires

Axe 2 – Création, patrimoine, mémoire

Axe 3 – Population, ressources, techniques

Axe 4 – Territoires, communautés, citoyenneté

Axe 5 – Croyances, pratiques et institutions religieuses

Axe 6 – L’Italie dans le monde

 

Projets financés par l'Agence nationale de la Recherche (ANR)

Axe 2 – Création, patrimoine, mémoire

Axe 3 – Population, ressources, techniques

Axe 4 – Territoires, communautés, citoyenneté

Axe 5 – Croyances, pratiques et institutions religieuses

Axe 6 – L’Italie dans le monde

 

Projet franco-allemand financé par l'Agence nationale de la Recherche (ANR) et la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG)

Axe 6 – L’Italie dans le monde

 

Projets européens (Horizon 2020)

Axe 5 – Croyances, pratiques et institutions religieuses

 

Projets Impulsion

Axe 2 – Création, patrimoine, mémoire

Axe 3 – Population, ressources, techniques

Axe 4 – Territoires, communautés, citoyenneté

Axe 5 – Croyances, pratiques et institutions religieuses

 

 

 
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