. Les savoirs dans les ordres mendiants (Italie, XIIIe-XVe siècle)


Axe 5. Savoirs et innovations techniques

Responsables : Aurélien Robert (CNRS, Centres d'études Supérieures de Renaissance, Université de Tours), Joël Chandelier (Université Paris 8)

Le projet « Les savoirs dans les ordres mendiants (Italie, XIIIe-XVe siècles) » se place dans la continuité du projet « Frontières des savoirs en Italie à l’époque des premières universités » réalisé de 2008 à 2011. En effet, il est apparu, au cours des différentes journées de recherche ayant porté aussi bien sur la médecine, le droit ou les institutions du savoir, que les ordres mendiants (Franciscains, Dominicains mais aussi Ermites de saint Augustin) jouaient un rôle majeur dans la production du savoir en Italie : rôle dans la diffusion des manuscrits et des idées, rôle de mélange des populations grâce au passage de frères ultramontains en Italie, rôle enfin d’échange entre les disciplines, les couvents étant des lieux d’enseignement et de débat dans de multiples domaines. Ainsi, au-delà des exemples bien connus d’Albert le Grand et de Thomas d’Aquin au XIIIe siècle, on peut citer, pour les siècles suivants, les exemples de Grégoire de Rimini, Pierre d’Auriol ou Guillaume d’Alnwick, qui tous ont traversé l’Italie et y ont laissé une trace intellectuelle importante. Si les ordres mendiants ont été largement étudiés d’un point de vue économique, religieux ou social, l’aspect proprement intellectuel de leur rôle en Italie a été trop négligé. Les frères ayant rédigé des textes sont étudiés pour eux-mêmes, mais sans tenir compte de l’ambiance intellectuelle des couvents italiens dans lesquels ils ont évolué. Du reste, il est encore difficile de savoir, de manière précise, quels ont été les déplacements de ces frères et de retracer leurs parcours, faute d’études précises dans les sources abondantes conservées. Or, l’absence de facultés de théologie dans les universités italiennes a donné aux convents un poids particulier, puisqu’ils ne sont pas, comme à Paris, en concurrence directe avec l’enseignement qui est délivré dans les facultés des arts, mais constituent plutôt un complément à celui-ci. Cette complémentarité explique aussi le fait que les idées développées dans les couvents soient parfois plus originales que celles produites à l’université. Un bon exemple en est donné par le cas du Canon d’Avicenne, œuvre médicale introduite au début du XIIIe siècle et dont les premiers utilisateurs sont pratiquement tous issus des ordres mendiants.

Toutes ces raisons nous amènent donc à proposer un projet qui a pour but de mettre en rapport les textes produits dans le contexte particulier des couvents italiens. Cette ambition nous paraît justifiée par les nombreuses études ayant eu lieu sur les bibliothèques des ordres mendiants (IRHT 2010) ou sur leur économie (Economie et religion. L’expérience des ordres mendiants (XIVe-XVe siècle), Lyon 2009). En premier lieu, nous voulons réaliser une prosopographie des frères présents en Italie ayant eu une activité intellectuelle. Ces listes permettraient ainsi de confirmer des rapprochements intellectuels déjà soulignés, ou d’en mettre à jour de nouveaux. Idéalement, cette base de données couvrirait l’ensemble des XIIIe et XIVe siècles pour les principaux couvents du Nord de l’Italie. Ensuite, il s’agirait de faire une recension complète des textes et des manuscrits produits en vue d’éditer plusieurs « questions » disputées dans les couvents (comme celles contenues dans le manuscrit Vat. lat. 4454), les questions disputées par les mendiants dans les universités, et les ouvrages isolés produits par des frères. Evidemment, il n’est pas question d’éditer l’ensemble de ces textes, mais d’en faire la liste pour en choisir les plus intéressants. D’ores et déjà, l’œuvre médico-philosophique de Pietro Torrigiano (notamment son Plusquamcommentum), universitaire de la première moitié du XIVe siècle devenu dominicain, nous paraît être un choix très pertinent, en raison de l’intérêt de son contenu et de son influence jusqu’au cœur du XVIe siècle. Enfin, nous espérons éclairer la place des Augustins dans l’Italie de la fin du Moyen Âge. En effet, il est clair qu’ils ont joué un rôle majeur dans le milieu intellectuel, mais celui-ci reste largement inconnu, tant ils ont été éclipsés par l’éclat des deux autres ordres. Pourtant, la simple liste des quelques figures des XIIIe et XIVe suffit à prouver leur importance : Gilles de Rome, Jacques de Viterbe, Augustin Triomphe d’Ancone ou encore Gentile da Foligno. Une étude spécifique sur les Augustins permettra, nous l’espérons de mieux cerner leur influence et de voir s’il y a eu une véritable école de pensée en leur sein. En un mot, le problème auquel nous voulons répondre est le suivant : les Mendiants étant passés par l’Italie et y ayant eu une activité intellectuelle ont-ils simplement produit un savoir équivalent à celui du milieu dans lequel ils évoluaient, ou y a-t-il un savoir mendiant spécifique en philosophie, médecine ou droit ?

Partenaires institutionnels

  • Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance (CNRS-Université François Rabelais, Tours)
  • l’équipe EA 1571 (Histoire des pouvoirs, savoirs et société, université de Paris 8)
  • Università La Sapienza


Opérations prévues

  • Formation d’un petit groupe de travail d’une dizaine de personnes travaillant dans les bibliothèques italiennes et les fonds d’archives pour établir la base de données prosopographiques nécessaire à l’étude des relations entre les frères et les autres acteurs du monde intellectuel italien, mais aussi pour recenser les manuscrits contenant les textes pertinents d’un point de vue doctrinal. Une partie de la recherche se fera donc de manière isolée, chacun travaillant sur un fonds spécifique d’archives ou sur une collection de manuscrits.
  • Mise en commun des résultats lors des réunions d’étape annuelles à Rome (2013, 2014)
  • Colloque de synthèse qui servira de préparation à la publication des résultats.
  • Mise en ligne la base de données prosopographique dès qu’elle sera suffisamment étoffée.
  • Editions de textes ponctuelles au fur et à mesure de l’avancée des travaux, ainsi que certaines études monographiques très précises sur un personnage ou sur un manuscrit.


Résultats attendus

  • base de données prosopographiques
  • publications des résultats dans des revues périodiques
  • un volume de synthèse à la fin du programme sera proposé dans la CEF


Participation EFR

Partenaire principal ; contribution financière à l’organisation des rencontres ; éditeur

Questa pagina è una traduzione dal francese, aggiornata il //

Contacts :

 

Prochaines manifestations et actualités

PROGRAMMES

Programmes structurants (2022-2026)

Axe 1 – Espaces maritimes, littoraux, milieux insulaires

Axe 2 – Création, patrimoine, mémoire

Axe 3 – Population, ressources, techniques

Axe 4 – Territoires, communautés, citoyenneté

Axe 5 – Croyances, pratiques et institutions religieuses

Axe 6 – L’Italie dans le monde

 

Projets financés par l'Agence nationale de la Recherche (ANR)

Axe 2 – Création, patrimoine, mémoire

Axe 3 – Population, ressources, techniques

Axe 4 – Territoires, communautés, citoyenneté

Axe 5 – Croyances, pratiques et institutions religieuses

Axe 6 – L’Italie dans le monde

 

Projet franco-allemand financé par l'Agence nationale de la Recherche (ANR) et la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG)

Axe 6 – L’Italie dans le monde

 

Projets européens (Horizon 2020)

Axe 5 – Croyances, pratiques et institutions religieuses

 

Projets Impulsion

Axe 2 – Création, patrimoine, mémoire

Axe 3 – Population, ressources, techniques

Axe 4 – Territoires, communautés, citoyenneté

Axe 5 – Croyances, pratiques et institutions religieuses

 

 

 
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