Pascal Montlahuc
pascal.montlahuc(at)hotmail.frAgrégé d’Histoire, 2012.
Diplômé de l’École normale supérieure de Lyon, 2011.
- Anthropologie politique du pouvoir dans les sociétés anciennes
- La question du politique dans l'Antiquité
- Histoire politique du monde romain (époques républicaine, triumvirale et alto-impériale)
- Culture politique antique (humour, charisme, "opinion publique")
- Historiographie ancienne et historiographie moderne sur l'Antiquité
- Étude des représentations politiques, sociales et culturelles à l’époque romaine
- Transition entre République et Empire, « premier principat »
Thèse de doctorat
Le pouvoir des bons mots : « faire rire » et politique à Rome du milieu du IIIe s. a.C. jusqu’à l’avènement des Antonins (660 p.) dir. J.-P. Guilhembet (Paris 7) et M.-Cl. Ferriès (Grenoble-Alpes). Université Paris 7 - Diderot, laboratoire ANHIMA (UMR 8210). Soutenue le lundi 12 décembre 2016.
Mon doctorat reconstitue les mécanismes humoristiques propres à la concurrence politique des époques tardo-républicaine et impériale, dans le but de montrer les adaptations du risum movere aux changements politiques et sociaux intervenus durant cette période. Il s’agissait alors de dépasser une lecture théorique centrée sur le rire de l’homo urbanus et du bon orateur proposée par Cicéron et Quintilien pour lui préférer une lecture historicisée et combinatoire, considérant les orateurs, les traits d’esprit, les auditoires et les causes politiques comme un tout à l’agencement variable de ce que les Modernes nomment l’« humour politique ». Scrutant les divers contextes politiques de cet humour (les procès, le Sénat, les contiones, le Forum, la campagne militaire ou encore la rue), la recherche souligne également le passage, selon des rythmes syncopés résultant d’un repli de la causticité aristocratique face à César mais qui perdure à l’époque triumvirale, d’un « faire rire » frontal articulé autour du succès oratoire vers un humour fondé sur l’anonymat des correspondances, des graffitis ou des chants du triomphe. La dernière partie du travail, centrée sur le premier siècle du Principat, discute enfin de l’opposition établie par des sources littéraires pro-sénatoriales entre les « bons princes » et les « tyrans ». L'étude montre alors que, ne se limitant pas à refuser ou à accepter le rire politique selon son degré de dangerosité pour leur autorité politique, les Princes utilisèrent également le rire à leur profit, entretenant par là une « inaccessible accessibilité » au fondement du « charisme impérial ».
Projet de recherche post-doctoral
Autour du prince citoyen : essai d'anthropologie politique sur le charisme impérial, d’Auguste à Marc-Aurèle.
Ce projet fait suite au dernier axe de réflexion développé dans ma thèse de doctorat. Discutant, de manière adaptée aux réalités antiques, de la définition wébérienne du « charisme » dans un cadre chronologique cohérent, ce travail cherche à éclairer un système politique situé entre le respect des normes républicaines et la construction progressive d’une monarchie liée au charisme de l’empereur. L’identification de ce paradoxe d’un « monarque républicain » met alors en exergue les pratiques politiques propres au Civilis Princeps (« Prince citoyen ») et le concept de « Primus inter pares » (« premier parmi les égaux ») permet en cela d’affiner l’étude du caractère modulable de ce charisme. « L’effet Primus inter pares », outil d’analyse emprunté à la psychologie sociale, suppose en effet que, dans un système régi par des normes (politiques ou sociales notamment), le personnage le plus conforme auxdites normes se voyait placé au-dessus des autres membres du groupe. Ce « principe de conformité supérieure de soi », fondement du charisme du « premier parmi les égaux », permet alors d’analyser l’attitude de princes qui, non sans paradoxes, construisaient leur charisme de monarque en respectant ostensiblement la République. Cet outil heuristique semble fournir un angle d’approche intéressant pour travailler autour du paradoxe d’un « monarque républicain » incarné à bien des égards par Auguste, Vespasien et Trajan. Le but de cette étude est donc de souligner la position ambiguë du Prince, « premier entre les égaux » face aux aristocrates autant que « prince citoyen » à l’égard du peuple romain. La relative absence d’études consacrées à ce phénomène est d’autant plus surprenante que cette ambiguïté savamment entretenue était l'un des fondements politiques du régime du Principat, d’Auguste à Marc-Aurèle au moins.
Ouvrages
- Le pouvoir des bons mots : « faire rire » et politique à Rome du milieu du IIIe siècle a.C. jusqu’à l’avènement des Antonins, BEFAR, à paraître au premier semestre 2019 (résumé long de la thèse paru dans Encyclo, 8, 2017, p. 175-180 : http://ed382.ed.univ-paris-diderot.fr/IMG/pdf/montlahuc.pdf).
(Co-)directions d'ouvrages et de dossiers thématiques
- Mises en pratiques du charisme politique dans l'Antiquité grecque et romaine, en préparation (ouvrage collectif co-dirigé avec J.-P. Guilhembet et R. Laignoux).
- Dossier « La "machinerie de la cité" : retours sur le Métier de citoyen dans la Rome républicaine de Claude Nicolet », à paraître en 2020.
Articles de recherche
- « Lucius Munatius Plancus dans la "Révolution romaine" : du stéréotype du traître à la figure du survivant politique » in Delrieux (F.) et Kayser (Fr.) (éd.), Des déserts d'Afrique au pays des Allobroges. Hommages offerts à François Bertrandy. Tome 1, Chambéry, 2010, p. 325-356.
- « Qui a tué Sextus Pompée ? Enquête sur les interprétations politiques d’un assassinat à l’époque triumvirale », Revue des Études Anciennes, 116, 2, 2014, p. 577-598.
- « Autour du cercle de Popilius (168 a.C.) : reconstitution et interprétations d’un face-à-face », Latomus, 76, 1, 2017, p. 35-57.
- « La construction genrée des émotions dans les mondes grec et romain », Clio. Femmes. Genre. Histoire, 47, 2018, p. 23-43 [avec Jean-Noël Allard].
- « Homo dicax, princeps urbanus : la mémoire d’Auguste au miroir de l’humour politique » in Daguet-Gagey (A.) et Lefebvre (S.) (éd.), L’empereur Auguste et la mémoire des siècles, Arras, Artois Presses Université, 2018, p. 167-197.
- « La flèche du Parthe : railleries et caricatures lors de la campagne de Crassus en Asie (53 a.C.) » in Chillet (Cl.), Courrier (C.) et Passet (L.) (éd.) Arcana Imperii. Mélanges d’histoire économique, sociale et politique offerts au Professeur Yves Roman, Vol. II, Lyon-Paris, 2018, p. 7-44.
- « L’opinion publique dans la Rome tardo-républicaine (à propos de Cr. Rosillo-López, Public Opinion and Politics in the Late Roman Republic, Cambridge, 2017) », Revue des Études Anciennes, 120, 2, 2018, p. 489-507 [avec Frédéric Hurlet].
- « Rire (Rome) » in Bodiou (L.) et Mehl (V.) (dir.), Dictionnaire du corps dans l'Antiquité, Rennes, 2019, p. 550-552.
- « “Le coq n’est tout-puissant que sur son fumier” : “faire rire” politique et stéréotypes gaulois à Rome (République-Empire) » à paraître dans Parlement[s]. Revue d’histoire politique, 2019.
- « César hors de sa litière : le prince parmi les citoyens (Rome et Italie) » à paraître dans Le Doze (Ph.) (dir.), Le costume de Prince. Regards sur une figure politique de la Rome antique d’Auguste à Constantin, 2020.
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« (À) la recherche des émotions (lecture de Fr. Waquet, Une histoire émotionnelle du savoir. XVIIe-XXIe siècle, Paris, 2019) », à paraître, Genèses.
- « “Avant-propos” du dossier La “machinerie de la cité” : retours sur le Métier de citoyen dans la Rome républicaine de Claude Nicolet », à paraître, CCG, 31, 2020.
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« Cl. Nicolet et les “langages parallèles” du citoyen : (ré)introduire le politique à Rome », à paraître, CCG, 31, 2020.
- « S'abaisser pour mieux s'élever : les pratiques charismatiques d'un empereur citoyen » à paraître dans Guilhembet (J.-P.), Laignoux (R.) et Montlahuc (P.) (dir.), Mises en pratiques du charisme politique dans l’Antiquité grecque et romaine, en préparation.
Articles de diffusion des connaissances
- « Les vertus politiques du rire (le cas d’Auguste) », L’Histoire, 395, janvier 2014, p. 54.
- « Pouvait-on rire de César ? », L’Histoire, 407, janvier 2015, p. 84-87.
- « Auguste le caméléon » (compte rendu de Hurlet (Fr.), Auguste. Les ambiguïtés du pouvoir, Paris, 2015), L’Histoire, 417, novembre 2015, p. 75.
- « L’empereur romain est aussi un citoyen », L’Histoire, 435, mai 2017, p. 72-77.
- « Entre Pompée et César : guerre civile à Rome », Les mondes d’Alix (Hors-Série de la revue L’Histoire), janvier 2018, p. 36-41.
- « Du livre d’histoire à la classe : L’Égypte ancienne... en BD » à paraître dans Devillers (O.) et Rodes (A.) (éd.), L’Antiquité dans les œuvres de jeunesse, Bordeaux [avec J. Bondoux].
Publications didactiques
- « Aux sources du monde romain (70 av. à 73 ap. J.-C.) » dans Guilhembet (J.-P.) et Roman (Y.) (éd.), Le monde romain de 70 av. J.-C. à 73 ap. J.-C. Nouvelle question Concours, Paris, Ellipses, 2014, p. 12-30 [avec Jean-Pierre Guilhembet].
- « Repères chronologiques » dans Guilhembet (J.-P.) et Roman (Y.) (éd.), Le monde romain de 70 av. J.-C. à 73 ap. J.-C. Nouvelle question Concours, Paris, Ellipses, 2014, p. 31-38 [avec Jean-Pierre Guilhembet].
- « Figures » dans Wolff (C.) (dir.), Le monde romain de 70 av. J.-C. à 73 ap. J.-C. Clef Concours, Paris, Atlande, 2014, p. 503-547.
- « Chronologie synoptique » dans Parmentier (E.), Guilhembet (J.-P.) et Roman (Y.) (éd.), Famille et société dans le monde grec et en Italie du Ve s. au IIe s. av. J.-C. Nouvelle question Concours, Paris, Ellipses, 2017, p. 529-543.
Comptes rendus
- Ménard (H.), Sauzeau (P.) et Thomas (J.-F.) (coord.), La Pomme d’Éris. Le conflit et sa représentation dans l’Antiquité, Montpellier, PULM, 2012, L’Antiquité Classique, 82, 2013, p. 474-478.
- Herzog (R.), Rire et résistance. Humour sous le IIIe Reich, Paris, 2013, Encyclo, n°4, mai 2014, p. 171-176 [avec Florent Piton].
- Beard (M.), Laughter in Ancient Rome. On Joking, Tickling, and Cracking Up, Berkeley, Los Angeles and London, 2014, Latomus, 75,2, 2015, p. 490-493 (en anglais).
- Guérin (Ch.), La voix de la vérité. Témoin et témoignage dans les tribunaux romains du premier siècle avant J.-C., Paris, 2015, Revue des Études Anciennes, 118, 2, 2016, p. 710-714 [avec Jérémie Bondoux].
- Beard (M.), SPQR. Histoire de l’ancienne Rome, Paris, 2016, Actualités des études anciennes, mars 2017 (http://reainfo.hypotheses.org/7504) [avec Romain Millot], mars 2017.
- « Maurice Sartre, l'Antiquité et L’Histoire : à propos de Sartre (M.), Empires et cités dans la Méditerranée antique (1) et Cultures, savoirs et sociétés dans l’Antiquité (2), Paris, 2017 », Actualités des études anciennes (https://reainfo.hypotheses.org/9971), août 2017.
- « Revenir sur les Gaulois : note sur le dossier “Les Gaulois : une civilisation retrouvée” (L’Histoire, 439, septembre 2017) », Actualités des Études Anciennes, septembre 2017 (https://reainfo.hypotheses.org).
- « Sur les pas de César (à propos de la BD César, Glénat-Fayard, 2017) », Actualités des Études Anciennes, novembre 2017 (http://reainfo.hypotheses.org/10767) [avec Charles Davoine].
- Sanders (E.) and Johncock (M.) (eds.), Emotion and Persuasion in Classical Antiquity, Stuttgart, 2016, Clio. Femmes. Genre. Histoire, 47, 2018, p. 249-251.
- Borgies (L.), Le conflit propagandiste entre Octavien et Marc Antoine. De l’usage politique de la uituperatio entre 44 et 30 a. C. n., Bruxelles, 2016, Journal of Roman Studies, 108, 2018, p. 205-206 (en anglais).
- Moatti (Cl.), Res publica. Histoire romaine de la chose publique, Paris, 2018, à paraître, Annales HSS.
-
Gangloff (A.), Pouvoir impérial et vertus philosophiques. L’évolution de la figure du bon prince sous le Haut-Empire, Boston/Leyde, 2018, à paraître, REA.
En préparation
- Autour du prince citoyen. Essai d'anthropologie politique sur le charisme impérial, d'Auguste à Sévère Alexandre.
- « Alexandrie, cité du rire politique » (pour les MEFRA).
- « Qu'est-ce qu'un empereur romain selon P. Veyne ? »
- « Le palmier de Tarraco : réflexions sur les prodiges, sur le culte impérial et sur Auguste à partir d'une anecdote de Quintilien » [avec Romain Loriol].
Enseignements
- 2012-2015 : allocataire-moniteur à l’Université Paris 7 - Diderot
- 2014-2015 : A.T.E.R complet à l’Université Paris 7 - Diderot
- TD de Licence 1 « Sources de l’Histoire »
- TD de Licence 2 « Des origines de Rome aux guerres puniques »
- TD de Licence 2 « Introduction aux études de genre en Grèce Ancienne »
- CM de Licence 2 « Humanités. Textes fondamentaux pour l’éducation universitaire »
- CM de Licence 3 « Pratiques religieuses dans les mondes anciens »
- Cm de Licence 3 « Sources Anciennes »
- Colles de CAPES sur « Le monde romain de 70 av. J.-C. à 73 ap. J.-C. »
Remembrances
Souvenirs d'anciens membres recueillis par Jean-François Dars et Anne Papillault (Paris, novembre 2018)
Film documentaire réalisé à l'occasion du lancement de l'association des Amis de l'EFR au Collège de France le 21 novembre 2018
Visionner le film sur la chaîne Youtube de l'EFR
Que deviennent les anciens membres de l’École française de Rome ?
Quel est l’apport du séjour à l’École française de Rome dans la carrière d’un membre ?
C’est pour tenter de répondre à cette question qu'une enquête sur le devenir professionnel des membres entre 1974 et 2004 a été confiée à Annie Verger, docteur en histoire de l’art et en sociologie, et Gabriel Verger, avec l’aide technique de Julien Cavero, pour les traitements cartographiques et statistiques.
L'enquête qui a duré environ 18 mois, entre l'automne 2012 et la fin de l’hiver 2014, a porté sur la carrière de 185 membres sortis de l’EFR au cours de ces trente années.
Consultez la synthèse du rapport sur le devenir des membres entre 1974 et 2004 (pdf)
Voir également le devenir des membres entre 2004 et 2014 (pdf)