Carole Mabboux

carolemabboux(at)yahoo.fr
Chargée de recherche CNRS contractuelle mise à disposition de l'EFR, jusqu'au 31 août 2021
Section Moyen Âge
Docteure en histoire médiévale (Université Grenoble Alpes / Università di Torino, 2016)
Chercheuse associée au CIHAM (UMR 5648)
Agrégée d’histoire (2011)
Domains of research
  • Italie communale des XIIIe et XIVe siècles : histoire politique et culturelle

  • Pratiques délibératives des conseils urbains

  • Politisation, cultures civiques, modes d’expression politique des non-citoyens

  • Circulation des modèles scripturaires

  • Écritures et publics de la traduction et de la vulgarisation
  • Réception médiévale des figures et des concepts antiques

     

Research projects

Thèse de doctorat

Cicéron et la Commune : présence(s) d’une autorité rhétorique et politique dans la culture civique italienne (XIIIe-XIVe s.), sous la direction de Guido Castelnuovo et d’Enrico Artifoni, Université Grenoble Alpes et Università di Torino. Soutenue le 6 décembre 2016.

Prix de thèse de la COMUE Université Grenoble Alpes 2017.

Cicéron, en tant que maître d’éloquence, est l’un des auteurs classiques les plus copiés au cours du Moyen Âge. Figure tutélaire de la rhétorique, il est parallèlement une source récurrente des pratiques vertueuses, christianisée par les Pères de l’Église. À ces influences multiples, l’historiographie consacrée à l’Italie communale a ajouté une dimension politique, en notant, tout particulièrement dans le cadre florentin, l’application des normes cicéroniennes à l’expression latine, au juste gouvernement et à la bonne pratique civique. Or, l’émergence d’une telle dette n’est pas datée avec précision par les historiens, certains constatant son opérabilité au XVe siècle quand d’autres voient ses prémisses sous la plume de Brunetto Latini, dès le milieu du XIIIe siècle. Le travail de thèse a visé à estimer le rôle formateur ou légitimateur de Cicéron quant aux normes civiques communales. Par le biais de l’auteur classique, l’objectif était d’interroger l’unité et les spécificités des idéaux politiques de cet espace institutionnel. Pour ce faire, un corpus large a été mobilisé, regroupant productions didactiques et traités à dimension morale ou politique composés aux XIIIe et XIVe siècles.

 

Projets de recherche post-doctoraux 

Le débat politique dans l’Italie communale : transcriptions et normativités (seconde moitié du XIIIe s.-XIVe s.) (2017-2020)

La capacité du citoyen à influencer, par son discours et par son vote, les décisions des conseils urbains est considérée comme un trait caractéristique de la culture institutionnelle communale. Pourtant, plusieurs indices conduisent à modérer une lecture associant force de proposition individuelle et construction dialectique de la position collective. Ce projet de recherche a pour but d’interroger les formes scripturaires de restitution du débat, les normes qui les guident et la normativité qu’elles supportent dans la culture politique communale sur un temps long, à travers une démarche comparatiste. En mettant en regard plusieurs types de transcriptions du dialogue délibératif (minutes de délibérations de conseils urbains dans l’espace ombrio-toscan, traités didactiques, chroniques et œuvres fictionnelles), l’enjeu est de questionner l’établissement de ce dernier en pratique gouvernementale, sociale et identitaire du monde communal.

Trois champs principaux organisent la collecte et l’analyse des textes :

  • la construction du débat comme norme de la pratique politique.

  • la traduction de l’interaction verbale dans l’écrit.

  • l’organisation des interventions dans l’assemblée, comme stratégie et discipline collectives.

 

À l'écart du conseil. L'inscription urbaine des pratiques politiques non institutionnalisées (2020-2021)

En tant que chargée de recherche contractuelle au CNRS, je conduis en 2020-2021 une étude portant sur les pratiques ordinaires du politique, qui s’inscrivent dans la quotidienneté des lieux fréquentés par les habitants de la ville hors des salles officielles et qui ne sont pas investies symboliquement par l’autorité gouvernementale. Le projet se fonde sur l’étude des archives produites par l’Ufficio del Vicario, cour judiciaire dépendant du Capitaine du Peuple à Bologne. Une lecture spatiale des faits condamnés permet une cartographie thématique des lieux investis par la politique ordinaire. Le projet a pour but d’interroger la dimension symbolique des espaces choisis pour des actions préméditées et de nuancer le primat traditionnellement donné par l’historiographie aux places publiques et aux palais communaux. Parallèlement, cette cartographie est utilisée pour mener une réflexion quant à la dimension publique des espaces d’expression : est-ce son accessibilité qui rend l'espace politiquement public ? Le fait qu’il rassemble plusieurs personnes ? La liberté d’action de ces dernières ? La solennité donnée par l’institution ? L’étude est envisagée comme une histoire sociale mais également urbaine du fait politique, dont elle permet de réévaluer la dimension privée. Enfin, le caractère ordinaire des actes décrits permet d’intégrer à l’histoire de la chose publique des acteurs souvent négligés parce que non légitimés par une charge officielle, dont les non-citoyens.

Publications

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Monographie

  • Cicéron et la Commune. Le rhéteur comme modèle civique (Italie, XIIIe-XIVe siècles), Rome, École française de Rome, à paraître.

Édition d’actes de colloque

  • (avec Elisa Borghino), Connivences. Littératures et SHS entre complicités thématiques et infidélités méthodologiques, Chambéry, Éditions de l’Université de Savoie, 2016, 230 p.

Articles dans des revues à comité de lecture

  • « Cicero as a Communal Civic Model : Italian Communes of the Thirteenth and Fourteenth Centuries », Bulletin of the Institute of Classical Studies. Supplements, 135, 2017, p. 30-45.
  • « Être auteur aux côtés de l’auctoritas : Brunet Latin, Cicéron et la Commune », Bullettino dell’Istituto storico italiano per il Medio Evo, 115, 2013, p. 287-325.

Chapitres dans des ouvrages collectifs

  • « Reformatio et vocabulaire réformateur dans la production écrite de l’Italie communale (XIIIe-XIVsiècles), in M. Dejoux (dir.), Reformatio ? Dire la réforme au Moyen Âge, Paris, Éditions de la Sorbonne, à paraître.
  • « ‘Tullius’ and res publica : uses and attributions of the republican notion before civic humanism (Italy, 14th century) », in A. Huijbers (dir.), Emperors and imperial discourse in Italy, 1300-1500. New Perspectives, Rome, École française de Rome, à paraître.
  • « Quelle place pour les registres de délibérations dans la promotion des institutions communales ? (Toscane, 1250-1350) », in F. Otchakovsky-Laurens, L. Verdon (dir.), La Voix des assemblées, Aix-en-Provence, PUP, 2021, p. 21-34.
  • « Trascrivere il discorso nelle cronache : rielaborazioni narrative dell’oralità (secc. XIII-XIV) », in F. Delle Donne, P. Garbini, M. Zabbia (dir.), Scrivere storia nel medioevo. Regolamentazione delle forme e delle pratiche nei secoli XII-XV, Rome, Viella, 2021, p. 271-285.
  • « Can it ever be wise to kill the tyrant? Insights from Cicero in the debate on rightful government (13th-14th centuries) », in C. Pieper, B. Van der Velden (dir.), Reading Cicero’s final years. Receptions of the Post-Caesarian Works up to the Sixteenth Century, Berlin, De Gruyter, 2020, p. 137-154.
  • « Bono Giamboni volgarizzatore : entre traduction et réécriture, célébrité de l’œuvre contre postérité de l’auteur ? », in B. Fleith, R. Gay-Canton, G. Veysseyre (dir.), De l’(id)entité textuelle au cours du Moyen Âge tardif (XIIIe-XVe siècle), Paris, Classiques Garnier, 2018, p. 185-206.
  • « Freedom flourished like a fair flower : la culture florentine revisitée par un faussaire de l’Angleterre romantique », in A. Nijenhuis-Bescher, É.-A. Pépy et J.-Y. Champeley (dir.), L’Honnête homme, l’or blanc et le Duc d’Albe. Mélanges en l’honneur d’Alain Becchia, Chambéry, Éditions de l’Université de Savoie, 2016, p. 529-550.
  • « Conserver et transmettre un idéal politique par le récit urbain : l’exemple de la paix au sein des communes italiennes (XIIe-XIVe siècles) », in M.- B. Fourcade, M.-N. Aubertin (dir.), Patrimoines urbains en récits, Québec, Presses universitaires du Québec, 2013, p. 17-38.
  • (avec Guido Castelnuovo), « I letterati e l’epidemia del 1348 », in Atlante della letteratura italiana, vol. I, Dalle origini al Rinascimento, éd. S. Luzzatto, G. Pedullà, Turin, Einaudi, 2010, p. 221-223.

Contribution à des manuels

  • « Pouvoir politique, société civique et écrit dans l’Italie communale », in C. Bousquet-Labouérie, A. Destemberg (dir.), Écrit, pouvoirs et société en Occident aux XIIe-XIVe s. (Angleterre, France, Italie, péninsule Ibérique), Paris, Ellipses (CAPES/Agrégation), 2019, p. 229-239.
  • « Renaissance et humanisme », in S. Cote, E. Picard (dir.), Regards historiques sur « Les grandes étapes de la formation du monde moderne » (Histoire 2nde), Paris, Nathan, 2019, p. 53-75.

Contribution à des carnets de recherche

  • « Transcrire et reconstruire le débat. De la prise de notes à l’enregistrement de la parole en conseils : l’exemple de Fucecchio (XIIIe-XIVe s.) », carnet REGIDEL (Registres de délibérations urbains au Moyen Âge), 2019 : https://regidel.hypotheses.org/1217

Vulgarisation

  • « Être djinn à la place du calife : l’Islam médiéval en bande dessinée. L’exemple du Sourire des marionnettes de Jean Dytar », in Le Moyen Âge en bande dessinée, éd. T. Martine, Paris, Karthala, 2016, p. 275-300.

Recension

  • « Cultures of voting in pre-modern Europe, éd. Serena Ferente, Lovro Kunčević et Miles Pattenden, Routledge, 2018 », Archivio storico italiano, 661, 2019, p. 580-583.
Arrival date 01/09/2017
Date of departure 31/08/2020
See also

Enseignement 

Doctorante contractuelle avec mission d'enseignement (2011-2014) à l’Université de Savoie, puis ATER en histoire médiévale à l’Université de Franche-Comté (2014-2015) et à l’Université Lyon 3 (2015-2017).

  • CAPES et Agrégation : CM et TD « Gouverner en Islam ». Responsable de la formation en histoire médiévale pour les deux concours à l’Université de Franche-Comté.
  • Cours thématiques : Histoire des idées politiques (CM, M1), La France des Capétiens (CM et TD, L2), Histoire culturelle du Bas Moyen Âge (CM, L2), Histoire du Haut Moyen Âge (CM et TD, L1 et L2).
  • Sciences auxiliaires et complémentaires : Latin médiéval (CM et TD, L3), Histoire de l’art médiéval (CM et TD, L2), Diplomatique et paléographie (CM, L2), Patrimoine (CM et TD, L1), Archéologie médiévale (CM, L1).
  • Méthodologie (TD, L1 et Concours)

Remembrances

Souvenirs d'anciens membres recueillis par Jean-François Dars et Anne Papillault (Paris, novembre 2018)

Film documentaire réalisé à l'occasion du lancement de l'association des Amis de l'EFR au Collège de France le 21 novembre 2018

Visionner le film sur la chaîne Youtube de l'EFR

Que deviennent les anciens membres de l’École française de Rome ?

Quel est l’apport du séjour à l’École française de Rome dans la carrière d’un membre ?

C’est pour tenter de répondre à cette question qu'une enquête sur le devenir professionnel des membres entre 1974 et 2004 a été confiée à Annie Verger, docteur en histoire de l’art et en sociologie, et Gabriel Verger, avec l’aide technique de Julien Cavero, pour les traitements cartographiques et statistiques.

L'enquête qui a duré environ 18 mois, entre l'automne 2012 et la fin de l’hiver 2014, a porté sur la carrière de 185 membres sortis de l’EFR au cours de ces trente années.

Consultez la synthèse du rapport sur le devenir des membres entre 1974 et 2004 (pdf)

Voir également le devenir des membres entre 2004 et 2014 (pdf)

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