Bertrand Augier
bertrand.augier(at)hotmail.frChercheur associé à l’équipe Espaces, pratiques sociales et images dans les mondes grec et romain (UMR 7041 ArScAn)
Agrégé de l’Université (Histoire), 2009
- Histoire militaire du monde romain.
- Histoire sociale de la République tardive et du Haut-Empire romain.
- Histoire politique et institutionnelle de la République tardive et du Haut-Empire romain.
- Élites italiennes et romaines.
- Prosopographie et bases de données.
- Thèse de doctorat
Homines militares. Les officiers dans les armées romaines au temps des guerres civiles (49-31 av. J.-C.) (1211 p.) dir. É. Deniaux (Université Paris Nanterre). Université Paris Nanterre. Soutenue le 14 décembre 2016.
Le dernier siècle de la République romaine vit les armées devenir des acteurs politiques fondamentaux, particulièrement au cours de la période de troubles civils, entre 49 et 31 a.C., qui consacra l’émergence des imperatores et ouvrit finalement la voie à l’établissement du principat augustéen. Restait toutefois peu présent dans l’historiographie contemporaine l’encadrement de ces troupes, composé de membres de l’aristocratie romaine, qu’il s’agisse de sénateurs ou de chevaliers. Ma recherche doctorale, au croisement de l’histoire institutionnelle, sociale et politique, s’est donc apparentée à une réévaluation du rôle de ces officiers, en un temps où l’adage « le chef a toujours raison » ne s’appliquait pas avec autant de force. Partant des données institutionnelles, je me suis d’abord attaché à l’étude des fonctions occupées par les légats, questeurs, tribuns militaires et préfets dans cette période troublée, ainsi qu’à l’examen de leur place dans la hiérarchie et la chaîne de commandement des armées du temps. À ensuite été abordée la question de la compétence militaire, suivant deux axes principaux, celui de la formation et des savoirs militaires d’abord, puis celui de la compétence militaire, en se plaçant à la fois sur le terrain des pratiques et sur le plan de leurs représentations, aboutissant à la construction d’une grammaire de l’action militaire des officiers. J’ai également abordé les mécanismes qui présidaient au recrutement de ce personnel d’encadrement principalement issu d’Italie, dont l’engagement résultait de l’insertion dans un tissu complexe de relations sociales et politiques. J’ai enfin pu mettre en évidence l’anachronisme fondamental de la dichotomie amateurs/professionnels dans l’encadrement des armées romaines du temps : la guerre avait une fin politique pour ces officiers qui trouvaient avant tout dans le service militaire une voie d’ascension politico-sociale, jusqu’à intégrer, pour nombre d’entre eux, l’aristocratie augustéenne en formation.
- Projet de recherche post-doctoral
Dans le prolongement de ma recherche doctorale, ce travail porte sur les senatores noui, entre les premières lois de règlement de la guerre sociale en 90 a.C., qui octroyèrent la citoyenneté romaine aux Italiens, à la fin du règne d’Auguste en 14 p.C. Cette étude opère un double décentrement du regard par rapport aux approches développées par T. P. Wiseman sur le sujet : d’une part, je souhaite me départir d’une vision de ces individus trop exclusivement axée sur des parcours d’affirmation politique individuels, pour les placer dans un ensemble de relations interpersonnelles pouvant permettre d’interpréter leur comportement social ; d’autre part, j’envisage de m’éloigner d’une perspective romano-centrée sur ces personnages, pour me pencher également sur la dimension fondamentalement italienne de la nouitas au dernier siècle de la République. Appuyée sur une base de données prosopographique, l’étude ambitionne d’abord un recensement de l’ensemble des propriétés des gentes de senatores noui dans la période envisagée, afin d’aboutir à la cartographie la plus précise possible de leur implantation foncière, puis l’examen des microcosmes économiques dans lesquels elles s’inséraient. Un deuxième axe met l’accent sur les stratégies d’affirmation politico-sociales des senatores noui, dans les municipes et colonies d’Italie. Sont abordés les réseaux locaux, ainsi que les stratégies identitaires, ethniques ou civiques, qui sous-tendaient le dialogue permanent entretenu entre les noui et leur petite patrie. Enfin, le dernier pan de mon projet doit mener à aborder la mémoire gentilice que fondèrent les noui, initiateurs d’une lignée aristocratique sénatoriale, cette fois encore dans le cadre municipal et colonial italien, comme participant de la construction de la prééminence locale des noui, fondement de leur ascension politico-sociale. Ma recherche correspond donc à une réévaluation des modalités et des rythmes de l’agrégation des élites italiennes à l’aristocratie sénatoriale romaine, ainsi que de l’assise de la prééminence nouvelle qu’acquirent les noui senatores à la fin de la période étudiée, en tant qu’émanation de la tota Italia augustéenne.
Remembrances
Souvenirs d'anciens membres recueillis par Jean-François Dars et Anne Papillault (Paris, novembre 2018)
Film documentaire réalisé à l'occasion du lancement de l'association des Amis de l'EFR au Collège de France le 21 novembre 2018
Visionner le film sur la chaîne Youtube de l'EFR
Que deviennent les anciens membres de l’École française de Rome ?
Quel est l’apport du séjour à l’École française de Rome dans la carrière d’un membre ?
C’est pour tenter de répondre à cette question qu'une enquête sur le devenir professionnel des membres entre 1974 et 2004 a été confiée à Annie Verger, docteur en histoire de l’art et en sociologie, et Gabriel Verger, avec l’aide technique de Julien Cavero, pour les traitements cartographiques et statistiques.
L'enquête qui a duré environ 18 mois, entre l'automne 2012 et la fin de l’hiver 2014, a porté sur la carrière de 185 membres sortis de l’EFR au cours de ces trente années.
Consultez la synthèse du rapport sur le devenir des membres entre 1974 et 2004 (pdf)
Voir également le devenir des membres entre 2004 et 2014 (pdf)