« Splendor aedilitatum » : l'édilité a Rome (Ier s. avant J.-C.-IIIe s. après J.-C.) , par Anne Daguet-Gagey
L’édilité, apparue au début du Ve s. av. J.-C., prit place au sein du cursus honorum sénatorial parmi les magistratures inférieures. Cette charge, détenue par deux, puis quatre, puis finalement six titulaires (les édiles de la plèbe, les édiles curules et les édiles de Cérès), vit ses attributions se multiplier dans le cours de l’époque républicaine au point de se muer en une fonction clef pour la vie quotidienne des habitants de l’Vrbs. Cicéron, édile en 69 av. J.-C., reconnaissait trois domaines de compétences aux édiles : la cura ludorum, qui impliquait l’organisation d’un certain nombre de fêtes et de jeux, la cura Vrbis, qui incluait la sécurité des lieux publics et des édifices urbains, la cura annonae, enfin, qui comprenait la supervision du ravitaillement urbain, la surveillance des marchés alimentaires, le contrôle et la juridiction sur les ventes d’esclaves et de bétail. Ces trois champs d’activité sont successivement analysés par l’auteur, qui retrace l’évolution d’une charge, à son acmé à la fin de la République. Auguste devait lui porter un coup sérieux et rogner ses prérogatives en instituant des services (vigiles, annone, eaux, travaux publics…), qui la vidèrent progressivement de sa substance. L’édilité, toutefois, devait conserver certaines missions et subsister jusque dans la seconde moitié du IIIe s. ap. J.-C., époque à laquelle les édiles disparaissent des sources (littéraires et épigraphiques). En appendice est proposée une traduction des fragments et commentaires conservés de l’Édit des édiles curules, source du droit des obligations et des contrats actuellement en vigueur dans plusieurs pays d’Europe.
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Anne Daguet-Gagey, Professeur d’histoire romaine à l’Université d’Artois et à l’Institut Catholique de Paris, est spécialisée dans l’histoire politique et administrative de Rome et de l’Empire romain. Auteur d’une thèse sur les travaux publics à Rome (Les opera publica à Rome, 180-305 ap. J.-C., Paris, 1997), elle a également publié une biographie de l’empereur Septime Sévère (Septime Sévère. Rome, l’Afrique et l’Orient, Paris, 2e éd. 2008).