. Dispensatio. Histoire et sociologie d’un dispositif d’exception (Moyen Âge – XXIe siècle)

Axe 5 – Croyances, pratiques et institutions religieuses

Projet Impulsion 2021-2022

Section : Moyen Âge
Responsable : Arnaud Fossier, Université de Bourgogne

Disciplines

Histoire religieuse, histoire comparée, histoire du droit

Aires géographiques

Occident chrétien, terres d’Islam

Institutions partenaires

UMR 6298 Archéologie, terre, histoire, sociétés (CNRS-Université de Bourgogne)
Institut de recherche Religion, Spiritualités, Cultures et Société (Université catholique de Louvain)
UMR 8216 Centre d’études en sciences sociales du religieux (CNRS-École des Hautes Études en Sciences Sociales)

Présentation

Comparés à d’autres religions, le judaïsme, le christianisme et l’islam se caractérisent par leur haut degré de normativité, mais aussi par l’importance qu’ils donnent, ou ont donné, à certains dispositifs d’exception. Ce projet a pour but d’explorer, dans le temps long (du Moyen Âge central à nos jours), l’un de ces dispositifs communs aux trois monothéismes. Qu’on lui donne le nom de « dispense », « hetter » ou « al-rukhsa », il désigne la suspension temporaire, par une autorité légitime, d’une norme juridique ou religieuse. Il s’applique à des cas de figure aussi divers que le non-respect du jeûne, la possibilité de se marier en dépit d’un empêchement juridique ou bien de déroger à une obligation liturgique. L’étude de cette technique de gouvernement permet non seulement d’approfondir l’analyse historique et juridique des relations entre la règle et l’exception, mais aussi de retracer certaines des évolutions communes aux trois religions. Elle offre en outre un observatoire idéal pour comprendre les dynamiques religieuses contemporaines – même si elle s’est aujourd’hui raréfiée. Ce projet consiste dès lors à interroger la manière dont les fidèles négocient aujourd’hui leur identité et leur appartenance religieuses dans des sociétés « plurielles » et sécularisées.