Marine Bretin-Chabrol

Doctorat :

La naissance et l’origine. Les métaphores végétales de la filiation dans les textes romains, du De Agri cultura de Caton aux Institutiones de Gaius (stirps, propago, suboles, satus, inserere).

Sous la direction de Philippe Moreau (Univ. de Caen-Basse Normandie, thèse soutenue le 17/12/2007 à l’Univ. Paris XII-Val de Marne.

Publication : L’arbre et la lignée. Métaphores végétales de la filiation et de l’alliance en latin classique, éditions Jérôme Millon (Horos), Grenoble, 2012.

Avant que naisse en Occident la figure de l’arbre généalogique, la langue latine compare déjà la famille à un arbre. La lignée est une stirps, « souche, tronc, ou plante », ses descendants en sont les « rejets » ou « rejetons », stirps, suboles, propago, ou la « semence », semen, satus. Son développement est décrit dans les termes de la multiplication des végétaux : « marcotter », propagare, « recéper », recidere, « greffer », inserere. A partir de sources agronomiques, juridiques et littéraires, dans une démarche associant analyse sémantique et anthropologie de la parenté, ce livre montre comment une série de métaphores banales, apparemment lexicalisées, véhicule en fait une conception de la filiation fortement orientée. Alors que se développe très tôt à Rome, à côté de la filiation patrilinéaire dominante, une filiation complémentaire en ligne maternelle, le discours « végétalisant » pose comme un idéal la structure patrilinéaire du groupe de filiation. Les mêmes métaphores permettent de distinguer les membres de la nobilitas, dotés d’une stirps, et les autres, qui en sont privés. De cette façon, l’ordre observé dans la nature vient légitimer l’ordre social.

Projet de recherche post-doctoral :

Restaurer Columelle : approche pluridisciplinaire d’un traité agronomique antique.

Columelle, chevalier originaire de Bétique, possédait plusieurs propriétés au Latium et au sud de l’Étrurie, et côtoyait Sénèque. Son œuvre, le De re rustica (De l’agriculture, vers 60-65 de n. è.) est le traité d’agronomie le plus détaillé que l’Antiquité nous ait transmis. Or pour les livres I (organisation générale de la villa) et II (soin de la terre et cultures de plein champ), cette source indispensable n’est aujourd’hui disponible que dans des éditions et traductions obsolètes ignorant notamment les avancées récentes de la recherche en archéologie, archéobotanique et en histoire socio-économique. Mon projet comporte trois volets :

- Un volet ecdotique dans lequel la consultation de différents manuscrits italiens me permettra de conforter l’édition et la traduction du livre I, réalisées par J. C. Dumont pour Les Belles Lettres (C.U.F.), pour lesquelles je rédige une introduction générale et des notes, et surtout de finaliser la collation des manuscrits du livre II pour l’édition que nous réalisons avec M. Blandenet chez le même éditeur.

- Un volet pluridisciplinaire et collectif, en lien avec le projet ANR AgroCCol, consistant à nouer de nouvelles collaborations scientifiques et à acquérir de la documentation archéologique et archéobotanique au Latium et au sud de l’Étrurie, afin de pouvoir préciser le commentaire du livre II, pour le volume de la C.U.F. et pour le site internet Cultiver dans l’Antiquité les céréales et les légumineuses.

- Un volet plus personnel, la rédaction d’un essai constituant l’inédit de mon HDR : « L’agronome médecin. Place du savoir médical dans les traités des agronomes romains : l’exemple de Columelle ».

Participation à des projets et collaborations scientifiques :

- Participante à l’ANR AgroCCol (Discours agronomiques et pratiques agricoles dans l’Antiquité méditerranéenne : la culture des céréales et des légumineuses), pilotée par M. Blandenet (2018-2024).
- Membre de l’UMR 5189-HiSoMA, au sein du programme « Santé du vivant », animé par I. Boehm (Axe A, 2021-2025).