Reliques romaines. Invention et circulation des corps saints des catacombes à l’époque moderne, sous la direction de Stéphane Baciocchi et Christophe Duhamelle

Issu d’une enquête collective du Centre d’anthropologie religieuse européenne (CARE), Reliques romaines est la première vue d’ensemble d’un phénomène massif : la diffusion des « corps saints » extraits des catacombes de Rome, de leur « invention » moderne en 1578 au XIXe siècle. L’ouvrage présente une triple originalité. Tout d’abord, il combine un socle documentaire commun (les archives romaines de la distribution) avec des études de cas portant sur de multiples terrains de la réception (du Mexique à la Pologne, des Pays-Bas à la péninsule Ibérique, de l’Allemagne à la France en passant par la Suisse et l’Italie), mettant ainsi en relation des sources et des historiographies jusqu’alors restées disjointes. L’ouvrage peut donc mener de front – et c’est sa seconde originalité – l’histoire institutionnelle, l’histoire sociale et l’histoire religieuse des reliques, explorant toute l’épaisseur du processus de diffusion sans dissocier sa matérialité de sa dimension spirituelle, ses traits communs des parcours individuels qui l’animent. Cette double conjonction permet enfin une réflexion sur les échelles et les temporalités du phénomène : entre universalisme romain et appropriation locale, des rythmes multiples (ceux de la distinction sociale ou des clientèles romaines, ceux de l’acclimatation de la relique ou des conjonctures pèlerines) et des configurations spatiales emboîtées (des grands fronts de catholicité aux querelles de clocher, du réseau des cours princières à celui des implantations jésuites) font des « corps saints des catacombes » un passionnant laboratoire pour une histoire connectant l’ensemble de la catholicité au plus humble sanctuaire.

- Stéphane Baciocchi, ingénieur à l’École des hautes études en sciences sociales (Paris), fait partie du Centre de recherches historiques (UMR 8558 EHESS/CNRS). Il a animé de nombreuses enquêtes collectives et fait en particulier porter ses recherches sur l’histoire des sciences sociales, et sur les méthodes d’analyse sociale et spatiale en histoire de la Révolution française.

- Christophe Duhamelle, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (Paris), fait lui aussi partie du Centre de recherches historiques (UMR 8558 EHESS/CNRS). Spécialiste du monde germanique à l’époque moderne, il étudie à propos des relations interconfessionnelles l’articulation entre l’appartenance religieuse, les dispositifs politiques et juridiques, et l’histoire sociale.

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Pubblicato il 12/10/2016 - Ultimo aggiornamento il 12/10/2016
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