« L’espoir quotidien ». Culture et imaginaires socialistes en France et en Italie (1944-1949)
En reconstituant les cultures et les imaginaires des militants socialistes français et italiens, cet ouvrage entend réfléchir aux motivations de l’adhésion idéologique et aux déterminants de l’agir politique. Mouvantes, les cultures socialistes sont ouvertes à de nombreuses influences : on peut ainsi mettre en évidence des superpositions avec les cultures catholiques, radicales ou communistes. Étudier une période brève permet en outre de travailler à l’intersection de différentes échelles – locale, nationale, internationale – et de décrire la diversité des représentations du monde qui voisinent au sein des deux partis, les rituels qui permettent de les exprimer, le rapport au temps et les pratiques politiques jugées légitimes.Il s’agit également de contribuer à l’histoire du socialisme européen au sortir de la Seconde Guerre mondiale et d’expliquer ses déchirements. « Maîtres de l’heure », selon les mots de Léon Blum, les partis socialistes d’Europe occidentale participent à la plupart des gouvernements d’union nationale qui suivent la Libération et inspirent certaines des réformes les plus emblématiques de la période. Mais, très vite, ils se trouvent englués dans la guerre froide naissante, à la recherche d’une hypothétique troisième voie qui peine à se dessiner et ils sont contraints à des choix tranchés qui provoquent, en France comme en Italie, tensions, rancœurs et scissions.
Virgile Cirefice est agrégé et docteur en histoire, ancien élève de l’ENS de Lyon et membre de l’École française de Rome. Il travaille sur l’histoire politique et culturelle de l’Italie et de la France contemporaines.