Les propriétés urbaines du patriciat (Milan, XVIIe-XVIIIe siècle), par Albane Cogné
Par le prisme des propriétés urbaines, l’ouvrage offre un nouveau point de vue sur le patriciat milanais, souvent présenté de manière monolithique comme l’élite sociale du duché. La consistance des patrimoines et les choix résidentiels démontrent en effet l’hétérogénéité du groupe social et reflètent le niveau de richesse des familles, leur implication institutionnelle et leurs origines sociales. La recherche associe la réalisation d’un système d’information géographique fondé sur le cadastre thérésien à la documentation issue des fonds familiaux qui informe sur la constitution des patrimoines urbains et leur place dans l’économie familiale (nature et valeur des investissements réalisés, pratiques de gestion et de transmission des biens). La double nature de l’immobilier (résidence et biens locatifs) le fait obéir à des logiques variées qui ne sont pas seulement représentatives et économiques mais qui relèvent aussi d’enjeux sociaux et politiques. C’est finalement le rôle du patriciat dans la fabrique de la ville qui est envisagé et qui connaît des évolutions dans la seconde moitié du XVIIIe siècle lorsque les souverains habsbourgeois cherchent à mieux contrôler l’urbanisme et que les nouvelles logiques résidentielles aboutissent à l’émergence des des « beaux quartiers » et à l’éclatement des familles.
Albane Cogné est normalienne (ENS, Fontenay-Saint-Cloud), agrégée et docteur en histoire. Elle a été membre de l’École française de Rome et est actuellement maître de conférences à l’université Fr. Rabelais de Tours et rattachée au Cethis. Ses recherches portent sur l’histoire urbaine et sociale de l’Italie à l’époque moderne.
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