Les fontaines monumentales en Afrique romaine, par Nicolas Lamare
Les fontaines monumentales constituaient des marqueurs essentiels du paysage urbain de l’Antiquité. Dans les villes du Maghreb romain et tardo-antique, elles occupaient une place privilégiée que leur accordaient peu d’autres régions de l’empire. Cet ouvrage prend en considération les provinces romaines d’Afrique, entre Atlantique et Tripolitaine, au cours des six premiers siècles de notre ère. Les analyses et les résultats de cette recherche se fondent sur un catalogue d’édifices et un corpus épigraphique inédits.Soulignant les enjeux passés et présents dans l’étude de l’hydraulique antique, l’enquête retrace l’histoire des explorations archéologiques en Afrique du Nord, pour s’intéresser ensuite aux relations entre terminologie et classifications typologiques modernes et dresser un tableau de l’évolution morphologique des fontaines monumentales antiques. L’analyse technique et architecturale des édifices constitue le cœur de cette étude qui prend également en compte la gestion des aménagements hydrauliques et la perception des fontaines dans le tissu urbain. Il s’agit ici de considérer les fontaines monumentales comme des composantes de la ville et du réseau hydraulique. Cette réflexion envisage ainsi l’ensemble de la circulation et des usages de l’eau et ambitionne plus largement de penser la civilisation urbaine, les aménagements de la ville antique et ses transformations sur la longue durée.
Nicolas Lamare est docteur en archéologie de l’université Paris-Sorbonne et membre associé de l’UMR 8167 Orient et Méditerranée. Spécialiste du Maghreb antique, il a collaboré à plusieurs chantiers de fouilles en France, au Maroc, en Tunisie et en Turquie.
Cet ouvrage a reçu la Médaille Toutain-Blanchet 2020 de l’Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres. Cette récompense est attribuée à un ouvrage traitant de l'histoire de la Gaule antique avant Clovis ou histoire de l'Afrique du Nord avant la fin de la domination byzantine.