Evgeniya Shelina

evgeniya.shelina(at)efrome.it
Membre
Section Moyen Âge
Docteure de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en co-direction avec CCHS-CSIC, Madrid (2021)
Chercheuse associée au Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris (LaMOP)
Chercheuse postdoctorale à la Fondazione 1563 per l’Arte e la Cultura (Turin Humanities Programme), chercheuse associée à l’Université de Turin (2022-2024)
Marie Skłodowska-Curie fellow in the framework of the European MSC-ITN Programme Power and Institutions in Medieval Islam and Christendom (PIMIC) (2013-2016)
Aree di ricerca
  • Histoire de la papauté aux XIIIe et XIVe siècles
  • Histoire des représentations médiévales des rapports sociaux
  • Sémantique historique, architecture des concepts médiévaux
  • Société médiévale dans ses logiques territoriales
  • Humanités numériques (text mining)

 

Progetti di ricerca

Doctorat

Pour une histoire des rapports de pouvoir au Moyen Âge. Études textométriques du vocabulaire du pouvoir en France du Nord, Castille et Norvège au XIIIe siècle, sous la direction de Joseph Morsel (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et d’Ana Rodriguez Lopez (CCHS-CSIC, Madrid), soutenu le 4 mai 2021.

L’enjeu de cette thèse était d’étudier les représentations des relations de pouvoir dans les corpus de textes du XIIIe siècle. L’hypothèse qui a guidé cette recherche était celle d’une différence ontologique entre les sociétés dites « analogistes » (comme la société médiévale occidentale) et « naturalistes » (comme la nôtre), suggérée par divers travaux menés sur le vocabulaire des textes médiévaux. En tenir compte permettait de renouveler l’approche des rapports de pouvoir dans la société médiévale, face à des hypothèses historiennes courantes, mais souvent fondées sur des concepts modernes. L’étude s’est fondée sur des méthodes textométriques. Au cours de la recherche sont apparues plusieurs spécificités de la langue médiévale, dotée d’un régime sémantique propre et dont il importait de tenir compte pour saisir les représentations du pouvoir dans les textes. Le corpus documentaire provenait de trois régions spécifiques (France du Nord, Castille, Norvège) et datait d’une période précise (XIIIe siècle). Ces choix reposaient sur l’hypothèse que l’Occident médiéval constituait un « système spatial », doté notamment d’un « noyau » et d’un « anneau » aux dynamiques sociales distinctes, mais articulés entre eux et co-évolutifs. Travaillant sur la langue du pouvoir, il fallait comparer les usages spécifiques des deux langues écrites du « pouvoir » (le latin et une langue vernaculaire, romane ou germanique), pour saisir comment les dominants construisaient des rapports de domination légitimes et en même temps (ou avant tout) négociaient leurs rapports. Le XIIIe siècle a été choisi comme période du passage au système à deux langues écrites du pouvoir (au lieu du seul latin).

 

Projet de recherche post-doctoral

Attention aux ruptures ! Le langage des papes et celui d’autres dominants au temps du passage à la diglossie avancée

Le projet mené à l’EFR vise à étudier l’espace sémantique des documents produits par la papauté au cours du long XIIIe siècle, en les comparant avec des documents d’autres groupes de dominants médiévaux. Il s'agit de combiner des méthodes de la linguistique computationnelle et l'interprétation historienne des données obtenues. Les « ruptures » évoquées dans l’intitulé émergent à différents niveaux. Le premier niveau est celui des ruptures « historico-sociologiques », à savoir des différences lexicales entre les corpus de divers groupes de dominants en Occident au long XIIIe siècle, dont le corpus des bulles papales qui s'avère le plus distinctif. La deuxième « rupture » est « historico-diachronique » et représente un moment de transition pour la plupart des dominants médiévaux. Elle est caractérisée par le passage de l'écriture en latin comme seule langue écrite du pouvoir à l'écriture en plusieurs langues (diglossie/polyglossie). La transition s’opère (curieusement) à l'époque où apparaît une structure unique et tendanciellement uniforme sous l’égide des papes (l’ecclesia) et où l’on observe l’homogénéisation de son vocabulaire latin. Le but de ma recherche est de vérifier l’hypothèse selon laquelle la papauté ignorait l’équilibre linguistique prévalant dans les diverses régions de la chrétienté. Une troisième rupture prise pour objet d’étude est celle induite par le déplacement de la curie de Rome à Avignon au début du XIVe siècle. La question sera de savoir comment ce déplacement modifia le langage institutionnel de la papauté. Enfin, c’est l’hypothèse d’une rupture historique entre société médiévale et société contemporaine, qui est au cœur de la recherche. Bien que se concentrant sur un objet spécifique, le projet permet de contribuer à la reconstruction des réseaux conceptuels émiques (médiévaux) et à l’exploration des spécificités de la sémantique des langages médiévaux.
 

Participation à des projets et collaborations scientifiques

Membre du projet de recherche Political Thought and the Body: Europe and East Asia, ca. 1100-1650, Turin Humanities Programme. 
 

Pubblicazioni

Choix de publications récentes

  • The 13th-century Chronicles through Three Textometric Experiences, dans Medieval Chronicle Journal, à paraître
  • Par-delà auctoritas vs potestas. Les expressions du pouvoir dans les œuvres d'Innocent III, dans Histoire de mots. Saisir le passé grâce aux données textuelles, Paris, Presse Universitaire de la Sorbonne, 2023, p. 161-178.
  • Relations of Seniority in Medieval Europe, dans P. Ermilov, M. Gratzianskiy (dir.), Precedence as Political and Ecclesiastical Phenomenon, Moscow, PSTGU, 2022, p. 349-388.
  • The Semantics of Power in Old Norse. The concept of vald, dans Revue d’histoire nordique, 22, 2016, p. 41-56.

 

Data d'arrivo 01/09/2024

 

Actualité des membres et autres personnels scientifiques

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