Figer le regard : la fabrique visuelle de l’événement (premier âge moderne)

28-29 mars 2024, Rome

ÉCOLE FRANÇAISE DE ROME (PIAZZA NAVONA 62)

Colloque Figer le regard : la fabrique visuelle de l’événement (premier âge moderne) / Immobilizing the Gaze: the Visual Fabrication of Events in the Early Modern Period

Au siècle dernier, la construction d’une discipline historique davantage problématisée a suscité une prise de distance avec l’histoire événementielle, au profit des processus de longue durée. De son côté, l’histoire de l’art a surtout appréhendé l’événement à travers la hiérarchie des sujets et, plus précisément, la notion de peinture d’histoire. Récemment, différents courants historiographiques dans ces deux disciplines ont ressaisi l’événement comme objet historique et artistique, en interrogeant la notion même d’événement et les divers aspects de sa mise en forme, en écrit, en image, les stratégies de sa diffusion et ses appropriations multiples. Cette rencontre souhaite bâtir un dialogue interdisciplinaire pour interroger les raisons et les modalités de la mise en image des faits, les différents acteurs et auteurs de cette mise en image, la circulation d’une “information” visuelle et de son/ses interprétation(s) d’un « événement », compris ici comme un fait perçu comme marquant, qu’il soit singulier ou qu’il relève d’une séquence, voire même d’une série de séquences (assassinat, conclave, ambassade, bataille, jubilé, canonisation...). Les représentations de l’événement pendant le premier âge moderne favorisent-elles l’unicité de l’interprétation véhiculée ? Dans quelle mesure des représentations multiples, exploitant les potentialités variées des différents médias (construction de la légitimité du pouvoir, multiplication des détails, usage de la lettre, dramatisation de l’événement, polarisation des camps etc.) construisent-elles une interprétation univoque ? Que laissent-elles, délibérément ou non, en dehors du cadre interprétatif proposé ? En quoi la construction d’une image ou d’un réseau d’images, actant une communication datée autour de l’événement, fige-t-elle sa réception sur le temps long ? Il s’agira de prendre la pleine mesure des interprétations que la communication visuelle des événements historiques suggère.

Comité d’organisation 

• Anne Lepoittevin (maîtresse de conférences en histoire de l’art moderne à Sorbonne Université)
• Lana Martysheva (membre de l’École française de Rome, section Époques moderne et contemporaine)

Partenaire

Centre André Chastel

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Illustration : Giulio da Urbino, Allégorie du sac de Rome, 1534, Londres, The British Museum, Inv. 1997,0401.1