De la topographie à l’histoire urbaine : nouvelles approches pour l’histoire des villes antiques et médiévales
Huitième atelier d’initiation à la recherche
École française de Rome, 31 mars-04 avril 2025
Argumentaire
Pour la 8ème année consécutive, les membres de l’École française de Rome proposent un atelier d’initiation à la recherche à destination des étudiantes et étudiants de Master. Il sera consacré aux nouvelles approches de l’histoire et de l’archéologie urbaines entre Antiquité et Moyen Âge, en prenant Rome comme cas d’étude privilégié tant il s’agit d’un laboratoire particulièrement dynamique pour cette thématique.
Les études sur l’Urbs ont largement été consacrées à sa topographie : l’enjeu était de restituer, au fil du temps, ses contours, la localisation de ses monuments, la trame viaire et les circulations qui la traversent ou encore les réseaux d’infrastructures publiques qui la desservent. Cette approche, enrichie par l’utilisation de nouvelles technologies comme les systèmes d’information géographique ou la restitution virtuelle, est aujourd’hui encore très féconde, comme en témoigne par exemple le colloque Topographie et urbanisme de la Rome antique tenu à Caen en décembre 2019. De nouveaux questionnements, qui soulignent notamment que la ville, loin d’être une entité figée, est traversée par des dynamiques complémentaires, reposent en partie sur un renouvellement des méthodes, qu’il s’agisse d’étudier la ville « en chantier » sur un temps long, de la considérer comme lieu de vie et de travail, comme centre d’échanges économiques complexes ou encore d’interroger le rapport à ses marges et aux espaces péri-urbains. Le colloque Rome, archéologie et histoire urbaine. Trente ans après l’Urbs (1987) tenu à l’EFR en novembre 2018 est sans doute le meilleur témoignage à la fois des continuités dans l’étude de la ville antique et du renouveau méthodologique qui a marqué ces dernières décennies.
Sur le plan méthodologique, la ville de Rome antique et médiévale se prête en effet particulièrement bien à une réflexion sur les apports du croisement documentaire, vues l’importance et la diversité des sources à notre disposition, des vestiges construits aux sources épigraphiques, littéraires, juridiques ou iconographiques, en passant par les archives cartographiques. Elle est par ailleurs un terrain d’étude privilégié pour une lecture du paysage urbain sur le temps long, marquée par des occupations et des réoccupations continues entre Antiquité et Moyen Âge dont témoignent des sites à la stratification particulièrement riche, telle la Crypta Balbi sur le Champ de Mars.
L’objectif de cet atelier est de proposer un panorama de ce renouveau historiographique et méthodologique dans la manière de faire l’histoire de la ville, à partir de l’exemple romain. La formation visera à :
- présenter les nouvelles approches de l’histoire urbaine pour une analyse à la fois spatiale et sociale de la ville de Rome : approche « par le bas » « from below », histoire sensible de la ville, etc.
- s’intéresser à la représentation de la ville de Rome, depuis l’Antiquité, à travers les sources cartographiques (Forma Urbis, cartes du XVIe siècle) qui documentent la fabrique urbaine au cours du temps et que l’on peut réétudier au prisme des méthodologies actuelles (digitalisation, méthode régressive)
- initier les participant·e·s aux nouvelles méthodes d’acquisition et d’exploitation des données spatiales pour appréhender et restituer les paysages urbains : outils de la « space syntax », SIG, prospections géophysiques, restitutions 3D, etc.
- réfléchir à la patrimonialisation de la ville et aux regards contemporains que l’on peut porter sur la mise en valeur des vestiges des occupations antique et médiévale
L’atelier mêlera des présentations par un vaste panel d’intervenant·e·s spécialistes de la thématique, des travaux pratiques à partir de sources ou d’outils spécifiques et des visites de sites archéologiques, de collections muséales et d’archives. Il sera également l’occasion d’échanger avec les étudiantes et étudiants sur leur sujet de recherche et leur problématisation, les éventuelles difficultés méthodologiques rencontrées en lien avec la manipulation des sources urbaines et la manière d’appliquer les approches présentées pendant la formation à leurs propres travaux.
Admission
La formation est ouverte aux étudiantes et étudiants inscrits en master 1 ou 2 en archéologie, histoire ou histoire de l’art dans une université française et dont les recherches s’inscrivent dans les problématiques évoquées supra sur la ville antique ou médiévale, que leur terrain d’étude soit Rome ou non. Les langues utilisées seront l’italien et le français : afin de pouvoir suivre la formation, les participant·e·s doivent être en mesure de comprendre l’une et l’autre langue (les organisateurs pourront traduire si besoin les échanges).
Les dossiers de candidature doivent comporter : un CV, un relevé des notes obtenues au cours de l’année universitaire 2023-2024, une lettre de motivation évoquant les projets futurs de l’étudiant·e et les raisons de son intérêt pour la formation. Les dossiers, sous forme d’un seul document PDF, doivent parvenir avant le 13 décembre 2024 midi à l’adresse suivante : atelier.master(at)efrome.it. En cas d’absence d’accusé de réception, il est nécessaire de contacter les organisateurs à l’une des adresses suivantes : pauline.ducret(at)efrome.it ;marine.lepee(at)efrome.it ; michelangelo.messina(at)efrome.it ; secrant(at)efrome.it. La sélection effectuée par le comité de coordination de l’EFR sera communiquée au plus tard le 17 janvier 2025.
Les étudiantes et étudiants seront logés à l’École française de Rome, place Navone, et leurs déjeuners seront pris en charge. En revanche, le déplacement vers Rome et les dîners seront à la charge des participant·e·s ou de leurs institutions de rattachement. C’est pourquoi il est recommandé aux candidat·e·s de solliciter, au besoin, l’aide de leurs institutions (laboratoire, école doctorale) dès la préparation de leur dossier.
Évaluation
Un rapport en français ou en italien (1000 mots environ) devra être envoyé aux organisateurs avant le 05 mai 2025, comprenant une réflexion sur une catégorie de sources présentée durant l’atelier, au choix, assortie de quelques exemples de thèmes de recherche en lien avec ces sources. Ce rapport pourra faire l’objet d’une validation en fonction des modalités prévues par les universités de rattachement, par exemple, compter comme un stage.
Pour toute question, contacter : Pauline Ducret, Marine Lépée et Michelangelo Messina
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IMAGE : © Sovrintendenza Capitolina