Le corps dans l’Italie fasciste
Le 16/11/2022 de 14 h 00 à 16 h 00
Séminaire de lectures en sciences sociales 2022-2023
Séance 1
Le corps dans l’Italie fasciste
Vers la fin du XIXe siècle, les utopies naturistes se diffusent partout en Europe. En réaction aux phénomènes d’urbanisation et d’industrialisation, elles promeuvent la nudité sociale et un style de vie naturel. En Italie, le naturisme se développe cependant dans un sens radicalement différent. En 1934, les peintres futuristes Arnaldo Ginna et Tommaso Marinetti signent le manifeste du « Naturisme futuriste » et transforment le mouvement en un instrument au service de la propagande fasciste. Dans ce manifeste, ils rejettent la nudité et le pacifisme typiques des naturismes étrangers, et ils soulignent l'importance de préparer le corps des hommes au travail, à la vie coloniale et à la guerre. Ce n’est pas un hasard si ce mouvement, qui vise à la régénération hygiénique des corps des Italiens, se développe en même temps que la politique autarcique fasciste, qui revendique l'autosuffisance de l'Italie en matière d'agriculture, d'industrie et de ressources naturelles, en vue de la guerre d'Éthiopie (1935-1936) et des importantes sanctions économiques à venir.
La présentation des recherches en cours sur l’histoire du naturisme italien offrira l’occasion de réfléchir à une histoire visuelle et culturelle des corps et à leur exploitation en temps de guerre et de totalitarisme.
Sara Vitacca
Mercredi 16 novembre 2022, de 14 h à 16 h
Organisation : Édouard Coquet, Aïcha Salmon, Chloé Tardivel
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