Marie Bossaert

marie.bossaert(at)posteo.net
Chargée de recherches contractuelle CNRS mise à disposition de l'EFR (2019-2020)
Membre
Section Époques moderne et contemporaine
Docteure en histoire, 2016
Agrégée de lettres modernes, 2009
Ancienne élève de l’ENS Ulm
Chercheuse associée au Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centre-asiatiques (UMR 8032) et à l’équipe SAPRAT, Savoirs et pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (EA 4116)
Domaines de recherche
  • histoire de l’orientalisme et des études turques (Italie, Europe, Empire ottoman)
  • histoire sociale et politique des savoirs  (XIXe-XXe siècle)
  • histoire politique, sociale et culturelle de la Méditerranée (XIXe-XXe siècle)
  • relations italo-ottomanes et italo-turques
  • présence italienne dans l’Empire ottoman (XIXe-XXe)
Projets de recherche
  • Thèse de doctorat

Connaître les Turcs et l’Empire ottoman en Italie. Constructions et usages des savoirs sur l’Orient de l’Unité à la guerre italo-turque, sous la direction de Gilles Pécout, Nathalie Clayer et Daniele Menozzi. École pratique des Hautes Études, en co-tutelle avec l’Istituto di scienze umane-Scuola Normale di Pisa. Soutenue le 30 juin 2016.

Prix solennel de la Chancellerie des universités de Paris Louis Forest / Thiessé de Rosemont 2017.

Comment et pourquoi étudie-t-on les Turcs dans l’Italie libérale ? Le travail porte sur la construction et les usages des savoirs sur le turc, les Turcs et l’Empire ottoman de l’Unité à la guerre italo-turque de 1911. Cette production est liée à trois phénomènes : l’édification de l’État italien, les transformations de l’Empire ottoman et le développement d’une turcologie savante en Europe et dans l’Empire. À rebours des approches internaliste et saidienne, il s’agit de « désorientaliser » ce savoir en examinant les dynamiques politiques, sociales, économiques et culturelles ayant contribué à son émergence, en partant des acteurs et des pratiques, dans une perspective transnationale. Il s’agit notamment de réintroduire les acteurs ottomans, dont le rôle est crucial.

Quatre objets sont privilégiés : la langue, la culture, l’histoire et le territoire. La connaissance de la langue a d’abord une vocation pratique : former du personnel compétent et favoriser les échanges italo-ottomans. Elle présente aussi des enjeux scientifiques, patrimoniaux et politiques. On assiste ainsi à l’émergence d’une turcologie au sein de l’orientalisme savant, lui-même en cours de nationalisation. L’histoire ottomane sert à comprendre le passé italien, au moment où s’élaborent des histoires locales et une histoire nationale. La thèse s’interroge enfin sur l’expérience du terrain. La guerre coloniale de 1911 entraîne un réinvestissement de tous ces savoirs, organisés depuis le tournant du siècle en vue de l’expansion italienne. La turcologie ne contribue donc pas tant à forger une identité turque qu’à comprendre le voisin ottoman pour rendre à l’Italie sa place en Méditerranée.

  • Projet de recherche post-doctoral

Un Risorgimento orientaliste ? Une histoire sociale, politique et transnationale de l’orientalisme italien (années 1850-années 1910).

Mon projet porte sur l’élaboration et l’institutionnalisation des études orientales dans le cadre de la construction nationale italienne. Il s’agit de faire une histoire sociale, politique et intellectuelle transnationale de l’orientalisme italien. Ce travail se situe dans le prolongement de ma thèse sur la construction et les usages des savoirs sur le monde turco-ottoman en Italie des années 1860 aux années 1910 et s’inscrit dans le regain d’intérêt international pour l’histoire de l’orientalisme. Jusqu’à présent, les différents secteurs de l’orientalisme italien ont été considérés séparément. Je propose de dépasser ces spécialisations et de considérer toutes les aires culturelles ensemble – soit les études arabo-musulmanes, africaines, indiennes, extrême-orientales, hébraïques et arméniennes. À rebours de toute une historiographie internaliste et du prisme saïdien, qui ne lit l’orientalisme qu’à travers l’impérialisme, j’entends examiner les différentes dynamiques, politiques, sociales, économiques, culturelles, intellectuelles, militaires à l’œuvre dans la constitution de ce champ de savoir. L’hypothèse est qu’il y a un orientalisme italien – national et laïc – seulement à partir du moment où il existe un État italien susceptible d’organiser les savoirs sur l’Orient. Le projet, centré sur les acteurs et les pratiques, sera décliné en trois problématiques, étroitement liées : la nationalisation des études orientales, leur laïcisation et leur dimension transnationale.

Publications

Direction de numéros de revue

  • (avec A. Durand) (dir.), La Fabrique transnationale de la science nationale en Italie, dossier dans les Mélanges de l'École française de Rome - Italie et Méditerranée, 130-2, 2018 (à paraître).
  • (avec E. Szurek) (dir.), Transturcologiques. Histoire transnationale des études turques (XVIIIe-XXe s.)/ Transturkology. A Transnational History of Turkish Studies (18-20 centuries), dans European Journal of Turkis Studies, 24/ 2017. URL: http://ejts.revues.org/5370

Articles dans des revues à comité de lecture

  •          « L’orientaliste et le mondain. Sociabilités aristocratiques transnationales en Italie (Florence, années 1870) », in Marie Bossaert, Antonin Durand (a cura di), La fabrique transnationale de la « science nationale » en Italie, dans Mélanges de l’École française de Rome – Italie et Méditerranée (130-2, 2018, à paraître, pp. 265-275).

  • « La part arménienne des études turques. Enquête sur les subalternes de la turcologie en Europe », European Journal of Turkish Studies, 24, 2017. URL : http://ejts.revues.org/5525
  • (avec E. Szurek), « Transturcologiques. Vers une histoire transnationale des études turques (18e-20e siècle) », European Journal of Turkish Studies, 24, 2017. URL : http://ejts.revues.org/5526
  • « Les Arméniens et l’apprentissage du turc en Italie. Relais mekhitariste et croisements italo-ottomans (XIXe-début XXe siècle) », Eurasian Studies, XI, 2013,  pp. 85-122.

Chapitres d'ouvrage

  • « La vita attiva. Appunti per una storia della presenza domenicana nel quartiere di Galata (XIX-XX secolo) », in Claudio Monge, Silvia Pedone (ed.), Domenicani a Costantinopoli prima e dopo l’impero ottomano: Storia, immagini e documenti d’archivio, Firenze, Nerbini (Biblioteca di Memorie domenicane 16), 2017, pp. 87-99. 
  • « Toward a Social and Transnational History of Turkish Studies in Italy », in Lea Nocera, La turcologia italiana, continuità e nuove prospettive di ricerca/Italian Turkology, continuity and new perspectives of research, Istanbul, Isis Press, 11 p. (à paraître, 2019).
  • « Il primo progetto collettivo di catalogazione dei manoscritti orientali d’Italia e la costruzione di un’orientalistica nazionale (1878-1904) », in Luca Berardi (dir.), La conoscenza del mondo islamico a Napoli (XV-XIX secolo)/The Islamic world through Neapolitan Eyes (Fifteenth-Nineteenth Century), Naples, Università di Napoli « l’Orientale », 2015, 81 p., p. 15-25. Catalogue d’exposition, Naples, Bibliothèque nationale, 15-26 septembre 2015.

Comptes rendus

  •  

    « Messaoudi (Alain), Les arabisants et la France coloniale. 1780-1930, ENS éditions, Lyon, 2015 », Studia islamica, 113, 2018-2, pp. 287-291.

  • « Zeynep Çelik, About Antiquities : Politics of Archaelogy in the Ottoman Empire, Austin, University of Texas Press, 2016 », Annales. Histoires, Sciences sociales, n. 72, 4/2017, pp. 1182-1186.
  • Işıksel (Güneş), Szurek, (Emmanuel), Turcs et Français. Une histoire culturelle, 1860-1960, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014 », Turcica, vol. 47, 2016, pp. 445-449.

  • « La Grande Guerre et ses conséquences sur les relations culturelles et intellectuelles entre France et Italie », Compte rendu du séminaire du 27 mars 2015, Institut Français, Florence, 14-18 entre la France et l’Italie. Relations culturelles et intellectuelles entre la France et l’Italie dans les années de la Grande Guerre [en ligne]. URL : http://1418frit.hypotheses.org/156.

Autres

  • Nécrologie : « Giacomo Emilio Carretto, l’Orientalistica da lontano », dans Ricordo di Giacomo Emilio Carretto (13-1-1939–10-1-2015) (avec Michele Bernardini, pp. 285-298), Oriente moderno, 98, 2018, pp. 289-292.

  • avec E. Szurek, « Vers une histoire transnationale des études turques  (XVIIIe-XXe siècles) », European Journal of Turkish studies [en ligne]. URL : https://ejts.revues.org/5108. Version anglaise : «Toward A Transnational History of Turkish Studies (18th-20th Centuries) ». URL : http://ejts.revues.org/5109.

Diffusion de la recherche

Organisation de manifestations scientifiques

  • Co-organisation de l’atelier « La fabrique transnationale de la science nationale en Italie (1839-fin des années 1920), en vue de la préparation d’un numéro des Mefrim, avec A. Durand. Rome, EFR, 2 et 3 mars 2017.
  • Co-organisation de la journée d’études internationale « Transturcologiques », avec E. Szurek. Institut Français d’Études Anatoliennes, Istanbul, 18-19 février 2016. Avec le soutien de l’ANR « Transfaire », du Cetobac et de l’IFÉA.

Collaboration à des programmes de recherche

  • Depuis 2017 : Programme ANR Jeunes Chercheurs AsilEuropeXIX, dirigé par Delphine Diaz
  • 2013-1016 : Programme ANR « Transfaire » (ANR-12-GLOB-0003, « Matières à transfaire. Espaces-temps d’une globalisation (post-ottomane »), dirigé par Marc Aymes.
  • 2014-2016 : Programme interdisciplinaire franco-italien « 14-18 entre la France et l’Italie. Relations culturelles et intellectuelles entre la France et l’Italie dans les années de la Grande Guerre », Institut franco-italien, en partenariat avec les Universités de Bologne, Florence, l’équipe République des Savoirs (LabEx TransferS) et l’ENS Ulm (Paris).
  • 2011-2016 : Programme « Consoli », soutenu par l’École française de Rome et dirigé par Fabrice Jesné (EFR) (2011-2016).
Date d'arrivée 01/09/2016
Date de départ 31/08/2019
Voir Aussi

Enseignements

  • 2016-2019 : Atelier « L’Orientalisme en train de se faire. Atelier d’archives », EHESS, Paris, avec A. Jomier et E. Szurek.
  • 2016-2019 : Formations pour professeurs et élèves de lycées italiens dans le cadre du programme franco-italien Esabac.
  • 2017-2018 (S1) : Chargée de cours à l'Université d'Aix-Marseille. CM intégré "Femmes, Genre, Orient".
  • 2017 (13-17 mars) : Atelier d'initiation à la recherche pour M1 et M2 "Faire l’histoire du monde à partir de Rome : les sources pontificales (XIVe-XXe siècles)", EFR, Rome. Coordination scientifique et administrative, tutorat, cours.
  • 2014-2015 : Atelier doctoral « Italie et Méditerranée », ENS Ulm, Paris (avec A. Durand).
  • 2014-2015 : Professeur de lettres modernes, Lycée Langevin-Wallon (Champigny-sur-Marne, France) : classes de Seconde générale et technologique
  • 2010 : Lectrice à l’Université Galatasaray, Istanbul (Turquie)

 

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