Disparition de Gérard Capdeville (1944-2025)
Philologue et historien, membre de l’École française de Rome de 1970 à 1973, professeur de la faculté des lettres de Sorbonne Université, Gérard Capdeville s’est éteint le 26 juin 2025 à Paris. Il fut reçu à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 1964 où il passa l’agrégation de grammaire. À l’École Pratique des Hautes Études, il prépara sous la direction de Raymond Bloch une thèse sur le De Mensibus de Jean le Lydien, qui offrit une édition, un commentaire et une traduction en français de l’œuvre de ce fonctionnaire actif à la cour de Constantinople au VIe s. de n.è. Se concentrant sur le livre IV, il entamait ainsi une recherche sur les fêtes et les dieux romains qu’il poursuivit en arrivant à Rome en 1970. Son mémoire fut consacré aux fêtes du mois d’avril dans le monde romain d’après ce même ouvrage. Élu maître-assistant à l’Université de Paris IV en 1973, il y poursuivit l’ensemble de sa carrière jusqu’en 2013 et dirigea l’UFR de latin de 2004 à 2013. Il retrouva l’Italie à diverses reprises, entre 1980 et 1983 d’abord, années durant lesquelles il fut directeur du centre culturel français de Milan, puis, en 2013 et 2018, comme professeur invité à la Sapienza Università di Roma. Inscrites dans le sillage des travaux de Georges Dumézil, ses recherches ont apporté une contribution majeure à notre compréhension de la religion de la Rome archaïque, nourrie d’une approche comparatiste et d’une compétence mythologique fructueuses. Publié en 1995 dans la BEFAR et issu de sa thèse de doctorat d’État soutenue en 1987, son ouvrage Volcanus. Recherches comparatistes sur les origines du culte de Vulcain livra une étude minutieuse et riche des origines d’une divinité que Gérard Capdeville éclaire à la lumière d’un fonds indo-européen exploré de l’Italie à Chypre, en passant par la Grèce. Membre correspondant de l’Istituto nazionale di studi etruschi ed italici, il consacra de nombreux articles aux mythes et institutions religieuses de l’Italie préromaine et du monde méditerranéen archaïque, étudiant des thèmes aussi variés que l’oracle de l’Ida crétois, les dieux de Martianus Capella ou encore les épithètes cultuelles de Janus. Son œuvre témoigne tout entière de la rigueur philologique et de la constante ouverture méthodologique qui guidèrent ses travaux pendant près de cinquante ans.
L’École française de Rome présente ses sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à ses collègues.
Photographie : Gérard Capdeville au sein de la promotion 1972-1973 (archives de l'École française de Rome)