Disparition de Didier Ozanam (1922-2024)
Didier Ozanam est décédé le 11 février dernier dans sa 102e année. Dans un entretien donné en 2018 pour les archives orales de l’École française de Rome, il rappelait être le seul ancien membre encore en vie de la promotion de retour à Rome en 1945, à la sortie de la guerre. Archiviste paléographe, diplômé en 1944, il n’y passa par conséquent en raison du conflit mondial qu’une seule année, celle qui aurait dû être la seconde de son séjour. Ses études portaient alors sur l‘époque médiévale, sur les relations entre la France, l’Espagne et l’Angleterre aux XIIe et XIIIe siècles, ainsi que sur le pape Grégoire X, dans le sillage des travaux de son grand-père, Jean Guiraud, ancien membre de l’École française de Rome lui-aussi (1889-1892). Peu après son retour à Paris, l‘obtention d’une bourse à l’École des hautes études hispaniques à Madrid (1947-1950) devait donner une tout autre orientation à son parcours scientifique. Se tournant vers l’histoire moderne, il devint en effet un éminent spécialiste des relations entre la France et l‘Espagne, en particulier sous le règne de Ferdinand VI (1746-1759), et plus généralement de l‘histoire diplomatique et administrative espagnole au XVIIIe siècle. Secrétaire général (1963-1969), puis directeur (1979-1988) de la Casa de Velázquez, il se déclarait « plus hispanisant qu’italianisant », mais en Italie il avait, disait-il, « beaucoup excursionné », et avec enthousiasme. Entre l’Italie, l’Espagne et la France où il fut conservateur aux Archives nationales puis directeur des études à l’École des hautes études en sciences sociales, Didier Ozanam a mené une brillante carrière, guidée par sa passion pour la recherche historique et engagée auprès des institutions qui la servent.
Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Ph. Jean-François Dars / École française de Rome.