Île de Sarda/Shurdhah - Albanie

Les sociétés médiévales dans le monde balkanique méditerranéen

Fouilles de l'École française de Rome depuis 2015. Projet actuellement en cours dans le cadre du programme de recherche KOMANI (2022-2026).

Situé dans la vallée du Drin - le plus long fleuve d’Albanie - la ville forte de Sarda s’élevait à l’origine sur une colline. La construction du barrage hydroélectrique de Koman dans les années 1970-1980 a submergé la vallée et le site se trouve aujourd’hui sur une île de 4,6 ha.

Sarda a été fondée au VIe siècle. Elle a connu un important développement entre le XIe et le XIIIe siècle, période où elle est devenueun centre épiscopal. Au XIIe siècle, elle est le siège du premier évêché du diocèse de Pulatium Minor. À la fin du XVe siècle, après une longue période de déclin, elle est abandonnée lors de l’invasion ottomane. L’évêché est alors transféré dans une autre ville.

Les recherches menées à Sarda portent sur l’organisation de la ville et son évolution. Celle-ci était entourée de deux remparts concentriques protégeant la ville et la séparant en deux. La ville basse est aujourd’hui sous les eaux tandis que la ville haute émerge sur l’île. Des prospections subaquatiques permettent d’étudier le rempart de la ville basse. Au total, le site compte quatorze édifices religieux et bâtiments civils (maisons et ateliers).

(Crédits Laboratoire Orient & Méditerranée)
Modèle 3D de l'ensemble du site de Sarda, 2017 (Crédits M. Pilz et M. Ferrari)
Ortho-image d'un mur avec la porte d'entrée de la ville, 2017 (Crédits M. Ferrari)
Ortho-image en plan de l’église au dallage, 2017 (Crédits M. Ferrari)

Au cours des années 1970, à l’occasion de la construction du barrage hydroélectrique et avant l’immersion du site, trois campagnes de fouilles ont eu lieu à Sarda. Elles permirent d’identifier une nécropole et deux églises hors des enceintes de la ville. Un nouveau projet archéologique porté par l’EFR a débuté en 2015 par des missions de nettoyage et un inventaire des structures anciennement fouillées. Les premiers relevés topographiques de la ville haute et une couverture de photographies aériennes géoréférencées ont été réalisés en 2016. En 2017, l’enceinte de la ville haute, avec sa porte d’entrée principale ainsi que quatre églises, ont fait l’objet de modélisations 3D géoréférencées. L’une des églises, déjà identifiée lors des fouilles anciennes, a été fouillée la même année. Lors de la mission de terrain 2019, une télédétection de l’île au LIDAR a été réalisée. Ce travail a permis aux archéologues d’identifier les zones où se concentreraient les futurs sondages et les vestiges à protéger. L’étendue de la surface à cartographier et la nature accidentée du terrain imposent aux équipes d’archéologues des contraintes logistiques particulièrement complexes.

 

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