Kupinovik, Île de Hvar - Dalmatie, Croatie

L’économie d’un territoire insulaire à l’époque romaine

Fouilles de l'École française de Rome depuis 2016. Projet actuellement en cours dans le cadre du programme de recherche VILLAE-ADRI (2022-2026).

Le site de Kupinovik se trouve dans la plaine de Stari Grad, sur l’île de Hvar. Cette zone fertile de l’Adriatique est classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008 en raison de la présence, encore bien visible aujourd’hui, du système agraire antique. Au IVe siècle avant J.-C., des colons grecs originaires de Paros mirent en place dans la plaine un parcellaire agricole en lots réguliers délimités par des murs de pierres sèches. Dès cette période, les cultures de la vigne et de l’olivier dominent sur l’île. 

Depuis 2016, plusieurs programmes de recherche, portés par l’École française de Rome, le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et l’Institut archéologique de Zagreb, ont permis d’explorer différents sites en Adriatique oriental, particulièrement en Croatie. L’objectif global est d’étudier l’exploitation économique des territoires de la Dalmatie durant l’Antiquité romaine (IIe siècle avant J.‑C.-IIe siècle après J.‑C.) en combinant les approches historiques et archéologiques. Après une première étude de la villa romaine de Bunje, sur l’île de Brač, le site de Kupinovik, sur l’île voisine de Hvar, a fait l’objet de plusieurs campagnes de fouille. Les opérations sont menées depuis près de dix ans sous la direction d’Emmanuel Botte (CNRS, Centre Camille Jullian) et de Kristina Jelinčić (Institut archéologique de Zagreb).

Vue du moulin destiné à broyer les olives (Crédits Emmanuel Botte)
Deux bases de pressoir au centre de la pars rustica (Crédits Emmanuel Botte)
Vue par drone de la pars rustica (Crédits Emmanuel Botte)

Durant l’Antiquité, Kupinovik appartient au territoire de Pharos. Le site est connu depuis les années 1920 mais n’a été fouillé qu’à partir de la fin des années 1970 par M. Zaninović. Ces premières fouilles n’ont pas fait l’objet de publications, seulement de brefs comptes rendus. 

Les fouilles menées depuis 2022 à Kupinovik ont permis de mettre en lumière l’activité oléicole du site. En effet, plusieurs éléments indispensables à la production d’huile d’olive y ont été retrouvés : un moulin (mola olearia) pour écraser les olives avant de les amener au pressoir, une fosse avec des blocs de treuil permettant d’actionner le levier du pressoir, ainsi que deux bassins utilisés pour la décantation et la séparation de l’huile d’olive. Grâce à l’étude attentive de ces bassins, on sait que ceux-ci ne formaient à l’origine qu’une seule et même cuve, de 7,4 x 2,3 mètres, recouverte de tesselles de mosaïque blanches. Elle devait alors servir à recueillir le moût de raisin dans le cadre d’une production viticole plus ancienne. La production de l’huile d’olive aurait fait son apparition dans un second temps, à partir du IIe siècle après J.-C., et au prix de réaménagements conséquents des installations. D’autres sites présentent des évolutions similaires, à l’instar de Mogorjelo (Bosnie-Herzégovine) et de Bunje (île de Brač, Croatie).

 

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