Sacralisation du lieu de montagne dans les Apennins

École française de Rome

Le 21/01/2016

Atelier préliminaire

Les exemples de superpositions d’implantations de cultes préromains, romains et chrétiens ne manquent pas. Logiques structurelles ou continuité voulue, comment expliquer ces coïncidences de lieux et de fonctions cultuels ?

Néanmoins, toutes les montagnes ne font pas l’objet d’un processus de sacralisation. Dès lors, pourquoi élire telle hauteur et non telle autre et quels mécanismes de sacralisation sont-ils à l’oeuvre ? Comment et pourquoi inventer la montagne comme lieu sacré et quelles interrelations unissent processus de sacralisation et définitions du lieu de montagne ?
Nous souhaitons ainsi réfléchir aux définitions du sacré et aux processus de sacralisation à partir de lieux contraints, les sanctuaires de montagne, à la confluence de l’histoire, de l’archéologie et de l’anthropologie, afin d’envisager non seulement le discours de sacralisation, les représentations et les stratégies dont il relève, son degré de performativité, mais aussi les pratiques et les logiques concrètes de façonnement et d’appropriation du territoire à l’oeuvre dans les modalités d’occupation de l’espace de montagne par divers acteurs.

Menée sur le temps long, cette première réflexion devra également tenter de définir des moments particulièrement révélateurs de ce processus, définition que le choix d’une unité de lieu, les Apennins, devrait faciliter, en orientant l’enquête autour de lieux précis, favorisant les analyses concrètes et croisées. La prise en compte de l’histoire longue de lieux singuliers au prisme de la sacralisation s’entend non pas comme la volonté de partir de l’idée préconçue d’une forme de continuité fonctionnelle des lieux et encore moins de l’idée d’une prédestination du lieu de montagne à la sacralité
mais au contraire comme une entreprise visant à élucider les logiques sous-tendant le discours sur la montagne comme lieu sacré et à identifier les stratégies dans lesquelles il s’insère, notamment en matière d’appropriation territoriale.

L’objet de ce séminaire, destiné à préparer des journées d’étude ultérieures, est notamment de déterminer la pertinence d’une réflexion menée sur le temps long, les interrogations les plus fécondes et les chercheurs les plus à même de les porter. Au terme de cette première journée de travail, nous tenterons ainsi de définir les pistes permettant de déterminer la réalité d’une polarisation du sacré autour du lieu de montagne, puis les modalités de la définition du lieu de montagne comme lieu sacré tant du point de vue du système de représentation que de celui des structures de la société, et enfin de confronter discours et pratiques sociales en abordant les logiques d’appropriation des lieux de montagne définis comme lieux sacrés et les tensions et conflits qui en découlent.

  • Interventions de :

Delphine Acolat (Université de Bretagne Occidentale)
Cécile Caby (Université Lumière Lyon 2)
Diego Moreno (Università di Genova)
Francesca Romana Stassola (Sapienza Università di Roma)
Jean Trinquier (École normale supérieure)

  • Comité d’organisation

Stéphane Bourdin, École française de Rome, directeur des études, Antiquité
dirant(at)efrome.it
Camille Rouxpetel, École française de Rome
rouxpetel.camille(at)orange.fr
camille.rouxpetel(at)efrome.it

Catégorie : La recherche
Publié le 13/01/2016 - Dernière mise à jour le 07/01/2019
p
a
r
t
a
g
e
r