Label « Archéologie » de l'AIBL 2024-2025 à la mission de Caričin Grad (Serbie)
Lors de son comité secret du vendredi 16 février 2024, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a décidé de décerner, sur proposition de sa Commission des Recherches archéologiques, son label « Archéologie », pour 2024 et 2025, à dix missions dont les candidatures lui avaient été soumises par la Commission consultative des Fouilles françaises à l’Étranger du ministère de l’Europe, des Affaires étrangères. Réparties sur les cinq continents, ces dernières couvrent un large champ chronologique s’étendant de la Protohistoire aux temps modernes ; elles se distinguent aussi par l’importance de leurs résultats, ainsi que par leurs projets d’avenir, et contribuent grandement au rayonnement de l’archéologie française.
La mission archéologique de Caričin Grad (Serbie), soutenue par l’École française de Rome et dirigée par Catherine Vanderheyde (Université de Strasbourg/UMR 7044-Archimède) en co-direction avec Ivan Bugarski et Vujadin Ivanišević (Institut archéologique de Belgrade) a l’honneur de figurer parmi les 10 missions sélectionnées.
À propos de la mission archéologique de Caričin Grad
Le site byzantin de Caričin Grad est localisé dans le Sud de la Serbie, à une cinquantaine de kilomètres de Niš. D’après les données textuelles, il doit très probablement être identifié à Justiniana Prima, la ville fondée par l’empereur Justinien Ier (527-565) près du lieu de sa naissance. Ce site dont la superficie avoisine les 9 hectares est structuré par des remparts et comprend trois parties : l’Acropole, la Ville Haute et la Ville Basse. Fondée ex-nihilo vers 535, cette cité, siège d’un archevêché à la juridiction étendue, a souffert des invasions avaro-slaves dès la fin du VIe siècle et a été abandonnée durant la première moitié du VIIe siècle. Hormis quelques réoccupations ponctuelles durant la période médiévale, aucune construction ultérieure n’y a pris place, laissant intacte l’empreinte de ses vestiges dans un paysage dont la beauté naturelle est préservée.
La mission de Caričin Grad en Serbie est le fruit d’une longue et fructueuse collaboration franco-serbe initiée en 1978 entre l’Institut archéologique de Belgrade et l’École française de Rome qui a pu se poursuivre après les troubles politiques touchant l’ex-Yougoslavie (1991-1996) grâce au soutien du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères. Depuis 2022, cette mission a été intégrée dans le programme de recherches CG-NICOPOLIS portant sur l’étude du paysage religieux des villes balkaniques et de leurs abords durant la période byzantine. Soutenu par l’EFR dans le cadre de son projet quinquennal 2022-26, il a été mis en place sous la direction de Vujadin Ivanišević (Institut archéologique de Belgrade/Académie serbe des Sciences) et de Catherine Vanderheyde (Université de Strasbourg/UMR-7044 Archimède) pour la partie française.
Voir la présentation du programme CG-NICOPOLIS (2022-2026) →
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