Riche de 220 000 volumes, dont 180 000 en libre-accès et 40 % de périodiques, la bibliothèque de l’École française de Rome, lieu de convergence des savoirs et espace de rencontre de chercheurs d’horizons et de générations variés, constitue un outil de recherche de premier plan.

Les quelque 1200 lecteurs qui la fréquentent régulièrement la trouveront fermée du 4 au 23 novembre 2019. Ce désagrément temporaire permettra de faire aboutir un vaste plan de réorganisation des collections, afin de fournir aux chercheurs des services mieux adaptés à leurs besoins. Ce redéploiement apportera en effet une réponse durable au problème de saturation des espaces de stockage de ces dernières années, tout en garantissant la congruence des collections au regard de la politique scientifique de l’École française de Rome, du paysage documentaire romain et de l’offre numérique en plein développement.

L’ensemble de l’opération a été conduite méthodiquement, après une phase d'évaluation qui a montré que la bibliothèque serait totalement saturée à l’horizon 2020. La première étape a été l’établissement d’une charte des acquisitions, votée par le Conseil scientifique de l’École en juin 2017. Puis, la mise au point d’un plan de désherbage des collections conservées dans les magasins, en fonction de leur inscription dans le périmètre documentaire de la bibliothèque et de leur disponibilité dans d’autres établissements en France et en Italie. Ce projet, approuvé par le Conseil scientifique et le Conseil d’administration en juin 2018, s’est achevé au printemps 2019. Parallèlement, une réflexion a été conduite sur les revues, avec un plan de développement des ressources électroniques.

Chaque phase du projet a été débattue au sein du Conseil de la documentation, composé du personnel scientifique et des bibliothécaires de l’École, ainsi que de trois collègues des universités italiennes, représentants des lecteurs, que je remercie vivement de leur accompagnement et de leur discernement dans cette phase décisive d’évolution de la bibliothèque. Ce Conseil de la documentation a validé le transfert en magasin d’un ensemble de revues, peu demandées ou pour lesquelles la bibliothèque dispose d’un équivalent numérique, qui sera réalisé pendant la fermeture temporaire. Le redéploiement des collections en libre accès sera alors possible : il redonnera à chaque salle une lisibilité et mettra en valeur les collections d’excellence, labellisées par le Groupement d’intérêt scientifique CollEx-Persée, sur l’Antiquité romaine et l’Histoire de l’Italie.

Lorsqu’elle rouvrira ses portes, la bibliothèque poursuivra sa politique de décloisonnement par une insertion accrue dans les réseaux documentaires français et italiens, par de nouvelles acquisitions numériques et un accompagnement des chercheurs à leurs usages grâce à de nouveaux services adaptés. L’objectif est de développer l’offre en Humanités numériques, sans renoncer aux exigences de la documentation matérielle. La bibliothèque a d’ailleurs rejoint deux plans de conservation partagée des périodiques en Sciences de l'Antiquité et en Histoire médiévale, portés par la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne et le Centre technique du livre de l’Enseignement supérieur.

La bibliothèque de l’École française de Rome, un équipement unique pour la recherche en sciences humaines et sociales, développera ainsi sa gamme de services, tout en relevant les défis de la transformation des métiers de la recherche et de notre environnement documentaire.

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