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Ecole Française de Rome

La lettre de l'EFR octobre-décembre 2014

Le mot de Catherine Virlouvet, directrice

Cette lettre d'information trimestrielle paraît avec un peu de retard parce que nous avons voulu faire coïncider sa sortie avec l'ouverture d'un nouveau site web mis à jour, plus complet, de navigation immédiate. Nous espérons ainsi mettre à la disposition de tous, jeunes chercheurs, collègues, partenaires de l'École, mais aussi public curieux qui la connaît moins bien, un instrument de communication efficace.

En ce début d'année universitaire, l'École accueille de nouveaux chercheurs, participe à l'organisation de nombreuses rencontres dans le cadre de ses programmes de recherche, maintient un rythme élevé de publications. La nouvelle collection des Classiques, qui réédite à prix contenu des grands titres épuisés du catalogue, enregistre un succès prometteur.

Bien des motifs de satisfaction, donc. Au nombre de ceux-ci, il en est que je veux particulièrement relever : depuis le 1er septembre, la bibliothèque est ouverte dans les mêmes horaires, de 9h à 21h, et du lundi au samedi, pour tous les lecteurs sans exception. Il n'y a plus de distinction entre des lecteurs privilégiés et d'autres moins qui n'avaient droit qu'à des horaires plus réduits. Cette politique a un coût, mais nous avons choisi de l'assumer pour renforcer encore l'ouverture de l'EFR vers l'ensemble de la communauté scientifique, depuis les doctorants jusqu'aux chercheurs confirmés. Elle n'a été possible que grâce à l'investissement de l'ensemble des personnels de la bibliothèque et à la détermination de leur directrice, madame Annie Coisy. Je tiens ici à saluer publiquement son travail et celui de son équipe.

Zoom sur la Vigna Barberini. Les fouilles de la cenatio rotunda en 2014

À l’issue de la campagne de fouille réalisée en 2014 à Rome, sur le Palatin, l’identification de l’édifice mis au jour avec la salle à manger tournante du palais de Néron sort renforcée. Ainsi, les fragments de pièces d’un mécanisme en fer qui ont été retrouvés ne peuvent qu’appartenir au dispositif employé pour assurer la rotation du pavement. Il apparaît maintenant que le soubassement, formé d’un premier cylindre entouré par un deuxième anneau, mesurait de 26 à 28 m de largeur, pour une hauteur de 18 m à laquelle il faut ajouter celle de la salle à manger elle-même, dressée sur l’élément central.

Les caractéristiques du bâtiment, que l’on ne retrouve dans aucun édifice ancien connu à ce jour, confèrent un grand attrait à la recherche, tout en engendrant de grosses difficultés d’interprétation. Il s’agit en outre clairement d’une réalisation très novatrice ; l’escalier à vis logé dans le pilier central qui a été découvert et exploré cette année en donne une bonne illustration.

Plus d'informations sur la fouille dirigée par Françoise Villedieu sur le site du Centre Camille Jullian

On en parle

Recension de l'ouvrage «Piazza Navona, ou Place Navone, la plus belle & la plus grande» par Franco Bruni dans le magazine Archéo, n°356, octobre 2014

Consultez l’article en ligne

Échos de la recherche

  • Identity Problems in Early Italy II. Continuity and change in ethnicity and cultures from the tenth to the eighth century BC

Le 18 juin 2014 a eu lieu à l’American Academy in Rome la 2e édition de l’atelier méthodologique consacré aux questions d’identité en Italie, organisé par l’AAR, la BSR et l’EFR. Cette journée a été l’occasion d’un riche débat, très ouvert, sur la question de la signification du phénomène orientalisant en Italie.

  • Les Fatimides et la Méditerranée centrale : les 11 et 12 septembre 2014

L'EFR vient de publier en coédition avec Edipuglia les actes de la première étape de l’étude des dynamiques de l’islamisation en Méditerranée centrale et en Sicile (colloque à Palerme, en 2012).

Cette seconde rencontre organisée par Patrice Cressier (CNRS) et Annliese Nef (Université Paris 1 / IUF), avec le soutien de l'IUF et du CNRS (CIHAM-UMR 5648 et laboratoire Orient-Méditerranée-UMR 8167), s'est concentrée sur le rôle de la Méditerranée centrale dans la construction du dār al-islām médiéval et dans l’émergence d’un califat installé au centre du monde islamique. Ce programme original, qui a réuni des chercheurs des deux rives de la Méditerranée, reflète un intérêt croissant pour l'histoire du Maghreb islamique, à l'EFR et dans les universités françaises, comme le montre l'effervescence autour du programme de l'Agrégation et du Capes d’histoire 2015 : « Gouverner en Islam entre le Xe siècle et le XVe siècle ».

 

  • L’Europa in Italia

Le 17 septembre 2014, une journée d’étude au Palazzo Altemps a mis en lumière la collaboration scientifique entre l’Italie et les instituts étrangers présents à Rome dans le secteur de l’archéologie.

L’initiative se déroulait dans le cadre des célébrations du Bimillénaire d’Auguste et du Semestre de Présidence italienne du Conseil de l’Union européenne.

Ils nous ont quitté

Jean Favier, ancien membre de l’École française de Rome de 1956-1958

Le grand médiéviste Jean Favier a disparu le 12 août 2014. Jean Favier entra à l’École nationale des Chartes, où il reçut le diplôme d’archiviste paléographe avec une thèse intitulée « Un conseiller de Philippe le Bel : Enguerrand de Marigny ». Ancien membre de l’École française de Rome (1956-1958), enseignant dans les Universités de Rennes, Rouen et Paris-Sorbonne, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, Jean Favier fut directeur général des Archives de France, directeur des Archives Nationales, président de la Bibliothèque nationale de France et président de la Commission française de l’UNESCO. En 1985, il fut élu membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

Jean-Pierre Callu, ancien membre l’École française de Rome de 1957 à 1959

Le grand spécialiste du monde romain Jean-Pierre Callu nous a quitté le 29 août 2014. Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé de Lettres et diplômé de l’École pratique des Hautes Études, il a été membre de l’École française de Rome de 1957 à 1959. Il enseigna ensuite dans les Universités de Strasbourg, Paris-Sorbonne, Rennes, Paris-Ouest Nanterre et à l’EPHE et fut membre du conseil scientifique et du conseil d’administration de l’EFR. Jean-Pierre Callu était chevalier de la Légion d’Honneur, officier de l’Ordre national du Mérite, commandeur de l’Ordre des Palmes académiques et depuis 1995, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres.

Éminent spécialiste d’histoire monétaire et économique du monde romain, il a également consacré ses recherches à l’archéologie et à la philologie latine de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge.

En mouvement

En mouvement

Les membres

En cette année 2014-2015, l’École accueille en première année de séjour :

Pour l'Antiquité

Reine-Marie Bérard
Franz Dolveck
Éloïse Letellier

Pour le Moyen Âge

Laurent Hablot
Haude Morvan
Camille Rouxpetel

Pour les Époques moderne et contemporaine

Niccolo Mignemi
Céline Torrisi

Les chercheurs résidents

Didier Méhu, professeur de l’université Laval de Québec (Canada), est accueilli à l’EFR du 1e octobre 2014 au 31 mars 2015.

Dominique Rivière, professeur de l’université Paris Diderot, séjournera à l’EFR du 1e octobre 2014 au 1er juillet 2015.

Les doctorants sous contrat

Alison Peirera, doctorante au Muséum national d’Histoire naturelle, est également rattachée à l’EFR du 1er septembre 2014 au 31 août 2017.

Les boursiers

Liste disponible en ligne

A LA PAGE

 

Les publications de l'EFR

À ne pas manquer : les 20, 21 et 22 novembre de 10h à 18h, rendez-vous au 62 place Navone pour une vente promotionnelle exceptionnelle des publications de l’EFR. Une centaine de titres vous serons proposés à prix très réduits.

Nouveautés

Annliese Nef, Fabiola Ardizzone (dir.), Les dynamiques de l'islamisation en Méditerranée centrale et en Sicile : nouvelles propositions et découvertes récentes, en coédition avec Edipuglia (Bari)


Jean-Phillippe Genet, Igor E. Mineo (dir.), Marquer la prééminence sociale, en coédition avec les Presses de la Sorbonne

À paraître prochainement

BEFAR

Audrey Bertrand, La religion publique des colonies : une approche juridique et topogaphique (Italie médio-adriatique, IIIe s. av. n.è.-IIe s. de n.è.)

Sylvie Duval, « Comme des anges sur terre » : les moniales dominicaines et les débuts de la Réforme observante

 

Caroline Giron-Panel, Musique et musiciennes à Venise. Histoire sociale des ospedali (XVIe – XVIIIe siècles)

Marie Guérin-Beauvois, Le thermalisme romain en Italie : aspects sociaux et culturels aux deux premiers siècles de l'Empire

 

Collection de l'École française de Rome

Jean-François Chauvard, Andrea Merlotti, Maria Antonietta Visceglia (dir.), Casa Savoia e Curia romana dal Cinquecento al Risorgimento

Anne Daguet-Gagey, « Splendor aedilitatum » : l'édilité à Rome (Ier s. avant J.-C.- IIIe s. après J.C.)

Christophe Poupault, À l'ombre des faisceaux. Les voyages français dans l'Italie des chemises noires (1922-1943)

 

Collection des Classiques - École française de Rome

L'Urbs, espace urbain et histoire (Ier s. avant J.C. - IIIe s. après J.-C.), avec une préface de Manuel Royo

Les nouvelles de la bibliothèque

Nouvelles acquisitions de la bibliothèque : ici

Du nouveau à la bibliothèque

À la rentrée 2014, pour améliorer le service rendu aux lecteurs, plusieurs mesures ont été mises en place.

 

  • Des horaires d'ouverture identiques pour tous

Depuis le 1er septembre 2014, il n'y a plus de distinction entre cartes orange et cartes vertes : il n'y a plus qu'un seul type de carte, avec deux durées de validité possibles : 1 mois ou 1 an.

Tous les lecteurs ont accès à la bibliothèque du lundi au samedi inclus, de 9h à 21h, toute l'année (à l'exception des jours fériés et des fermetures ou horaires spécifiques décidées par l'École.
Les procédures sont harmonisées : à leur arrivée, tous les lecteurs signent le registre d'entrée unique et déposent leur carte dans le présentoir.
De nouvelles cartes remplaceront les cartes actuelles dès la mise en place du nouveau système de contrôle d'accès du rez-de-chaussée.
En parallèle, les inscriptions se déplacent définitivement du sas vers la "salle des patrologies" (vestibule), pour rejoindre un "service d'accueil et de référence" plus proche de la salle des catalogues et de la banque de photocopies.

  • Acquisition d'un scanner à livres

Ce matériel, dont la livraison est attendue en novembre, permettra de demander la numérisation, par le personnel de la bibliothèque, d'extraits d'ouvrages ou de périodiques de l'École (dans le respect de la propriété intellectuelle).Le fichier sera stocké sur le périphérique fourni par le lecteur. Ce service, gratuit, entraînera pour le lecteur financière et un gain de place ; pour la bibliothèque, outre la réduction des dépenses liées aux consommables, il prolongera la durée de vie des documents en évitant de casser les reliures, car la numérisation se fait par le dessus.

  • Lancement d'une enquête auprès des lecteurs

Aux incertitudes générales concernant l'évolution de la documentation et de son économie s'ajoutent dans le cas de l’EFR les contraintes d'espace, qui vont obliger à des choix  difficiles.
Pour décider entre les différents scénarios possibles, l'avis des usagers est très important. Nous allons donc le solliciter par le moyen d'une enquête électronique.
Merci pour votre compréhension et votre accompagnement dans tous ces changements !

  • Politique d'acquisition

Le comité consultatif "acquisitions" s'est réuni le 9 septembre 2014 pour approfondir l'analyse des échanges entre l'École et ses partenaires : pour les titres qui ne semble pas relever des orientations prioritaires de la politique documentaire, l'avis d'experts sera sollicité. Pour les titres qui existent à la fois sous forme papier et sous forme électronique gratuite, une comparaison précise sera faite entre les deux supports et, selon les résultats, l'échange sous forme papier sera éventuellement abandonné.
La prochaine réunion est fixée au 25 novembre et se concentrera que les problèmes de place, qui n'ont été qu'effleurés le 9 septembre.

  • Réseau

Un cahier des charges pour l'implantation d'un « outil de découverte » a été élaboré avec 9 bibliothèques de l'Unione : il s'agit de faciliter l'accès à toutes les ressources des partenaires, quel qu'en soit le support, à partir d'une interface très intuitive offrant des fonctionnalités dont ne disposent pas nos outils actuels (facettes, tri par pertinence...). Pour des raisons financières, le choix s'est porté sur un produit libre, Vufind. Trois entreprises ont répondu et un test va être réalisé sur un échantillon des données des bibliothèques participantes.

  • Tournage

La Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès produit un court métrage documentaire sur Frédéric Hurlet, un portrait filmé dans son environnement de recherche à Rome.
Connaissant ses liens avec l’École française de Rome, où  il a été plusieurs fois boursier, pour rédiger sa thèse ainsi que d’autres écrits, il est apparu important de tourner une séquence du film à la bibliothèque.
Ce tournage s’est déroulé le 18 et le 19 octobre dernier.

Rencontre

Fondé en 1967 et basé à Naples, le Centre Jean Bérard travaille principalement sur la Grande Grèce et la Sicile ; il est une émanation conjointe du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et de l'École française de Rome depuis 1999.

Airton Pollini, maître de conférences en histoire grecque à l’Université de Haute-Alsace, Mulhouse, en délégation CNRS auprès du Centre Jean Bérard, est l'invité de cette rencontre qui met en lumière quelques uns des travaux archéologiques menés par l’équipe du Centre Jean Bérard.

Depuis le 1e septembre 2014, vous avez intégré l'équipe des chercheurs du Centre Jean Bérard. Quelle est votre fonction et quels sont les projets en préparation ?

AP: J’ai pu intégrer l’équipe du CJB grâce à un accueil en délégation CNRS, relevant d’une convention entre mon université d’origine, l’université de Haute Alsace-Mulhouse, et le CNRS.
Mon programme de recherches, centré sur le fait urbain dans les colonies grecques et les centres indigènes d’Italie méridionale, se compose de trois volets. Le premier, personnel, consiste en la production d’une synthèse originale sur les agoras grecques, en particulier celles des cités coloniales d’Occident, qui permettra d’actualiser les travaux de Roland Martin sur l’agora grecque à partir de nouvelles données publiées ces dernières années ; le deuxième, collectif, concerne l’achèvement de la publication des fouilles du sanctuaire urbain méridional par l’équipe franco-italienne de Poseidonia-Paestum (collaboration entre l’EFR, le Centre J. Bérard, l’université de Paris Ouest Nanterre-La Défense, le CNRS-UMR 7041 ArScAn équipe ESPRI, la Surintendance archéologique de Salerne et le musée archéologique national de Paestum, l’université l’«Orientale» de Naples, dirigée par Agnès Rouveret pour la partie française) ; le troisième concerne ma contribution au nouveau programme de recherches, entrepris par le Centre Jean Bérard de Naples depuis juillet 2014, pour l’étude topographique de la ville daunienne d’Arpi dans les Pouilles. Pour ce dernier, il s’agit d’un projet sur trois ans (2014-2016), en collaboration entre le CJB, l’université de Salerne et la Surintendance archéologique des Pouilles, et organisé selon deux axes : d’une part, la reconstruction topographique de la cité, avec ses diverses phases d’utilisation et, d’autre part, l’étude et la publication des données inédites des fouilles précédentes sur quelques domus et nécropoles de la zone Montarozzi.
Ma participation aux fouilles du centre urbain de Poseidonia-Paestum depuis l’an 2000 (réseau des rues, puis le sanctuaire méridional), mon expérience dans les recherches archéologiques franco-italiennes sur la topographie antique, ainsi que mes travaux personnels sur les phénomènes urbains grecs et indigènes me permettent de renforcer l’équipe du Centre Jean Bérard.
Mon apport personnel concerne notamment l’étude de cette agglomération, notamment pour la recherche sur les espaces publics et la réflexion sur leur rôle dans la formation d’une communauté politique, ainsi que pour l’identification des limites du territoire. En travaillant sur la définition et la perception des phénomènes urbains grecs en milieu colonial occidental, je tenterai d’identifier aussi bien les oppositions que les transferts réciproques de connaissances et de solutions urbaines entre les centres indigènes et grecs de la région.

 

Vous avez suivi un parcours de formation original et complet : depuis votre diplôme (comparable à l’ancien doctorat de spécialité français) en histoire économique obtenu au Brésil en 1999 (Université d’État de Campinas

UNICAMP), jusqu'à un doctorat d'histoire et archéologie des mondes anciens en 2008 (Université Paris 10). Qu'est-ce qui a guidé votre choix ?

AP: À la fin du lycée, après un petit repérage sur les possibilités d’étudier l’archéologie, je me suis laissé convaincre par l’évidence : il était trop difficile pour un brésilien de classe moyenne de faire de l’archéologie classique. On m’a raisonné: il fallait choisir un métier avec plus de débouchés; je pourrais faire de l’archéologie en tant que hobby pendant les vacances. C’est justement ce que j’ai fait et, en 1997, j’ai participé à mon premier chantier de fouilles en Californie dans une mission franciscaine du XVIIIe siècle. À ce moment là tout a basculé.

Au retour de cette première expérience, j’ai pu profiter des liens existant entre l’École française d’Athènes et l’université de São Paulo, grâce à M. P. P. Funari, professeur d’histoire ancienne à l’université de Campinas, et j’ai pris contact avec Mme A.-M. Guimier-Sorbets, de l’université de Paris Ouest Nanterre La Défense.
Arrivé à Nanterre, les cours de Mme A. Rouveret m’ont  vraiment passionné et ont déterminé la suite: mon intégration à l’équipe franco-italienne de fouilles de Poseidonia-Paestum, un DEA, puis une thèse sur les Grecs d’Italie.
C’est cette double formation, en histoire contemporaine et dans les études classiques, qui m’a conduit à maintenir les passerelles et les confrontations entre toutes les périodes historiques (cf. la parution en novembre 2014 de l’ouvrage que je codirige avec ma collègue et amie moderniste Céline Borello. Questions d'appartenance : les identités de l'Antiquité à nos jours, collection Histoire, Paris, Éditions Orizons, 2014, 310 p.).
 

Quelques mots sur la prochaine parution de votre thèse "Frontière et territoires en Grande Grèce. Archéologie et histoire des représentations" ?

AP: La frontière d’une cité grecque coloniale en Italie méridionale est abordée avec plusieurs types de sources. Une première partie est consacrée à une discussion bibliographique et méthodologique à propos des études du territoire et de la frontière dans le monde grec.
La deuxième partie porte sur la définition que les Grecs pouvaient avoir de la frontière d’une cité coloniale, surtout à partir du témoignage littéraire en ce qui concerne la conception de la frontière et de son imaginaire. La frontière entre deux cités était conçue de manière plus précise que les rapports de voisinage entre les Grecs et les indigènes.
Dans la dernière partie, sont analysées les données des cités coloniales, avec notamment l’exemple de Poseidonia. L’examen minutieux de la totalité des sites de son territoire a été étendu au contexte plus large de deux autres cités achéennes de Grande Grèce, Sybaris et Métaponte.
J’ai pu conclure que la définition de la frontière est une construction progressive qui a lieu à partir de la fin du VIIe siècle et atteint son point culminant au IVe siècle avant notre ère.
La révision du manuscrit est bien avancée et il a reçu un accord de principe pour sa publication, sans doute en 2015, par le Centre Jean Bérard.
Outre la publication prochaine de mon travail personnel, les conclusions de ma thèse et de celle de ma collègue et amie Sophie Montel nous ont amené à diriger un volume sur la question de l’espace au IVe siècle av. J.-C. (La question de l’espace au IVe siècle av. J.-C. : continuités, ruptures, reprises). Le volume, avec plus d’une douzaine de contributions, associe des chercheurs confirmés et jeunes chercheurs de plusieurs nationalités et horizons, travaillant sur divers contextes, est en cours de publication et paraîtra en 2015 comme un Supplément des Dialogues d’Histoire Ancienne.

 

www.centre-jean-berard.cnrs.fr