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Lettre d'information 03/10, Claudia Moatti, Conférence inaugurale "De la chose publique à la République, entre antiquité et modernité", palais Farnèse |
Au cœur de la chose publique, le conflitConférence inaugurale du 6e cycle de Lectures méditerranéennes "De la chose publique à la République, entre antiquité et modernité"Réservation obligatoire avant le 28 septembre via le formulaire en ligne →
De la chose publique à la République, entre antiquité et modernité, par Claudia Moatti
Cet ensemble de conférences proposera une approche par la langue de la « chose publique » ou res publica. Les langues portent en effet des visions différentes du monde, et c’est ce que manquent les traductions, dans une proportion inimaginable ; mais chacune est traversée aussi, à certains moments, par des conflits de significations, difficiles à percevoir en raison de l’extraordinaire continuité des mots du politique et du recouvrement de ces conflits par des narrations dominantes.
Aussi nous attacherons-nous à mettre au jour les tensions entre continuités et discontinuités, entre conflits de sens et enjeux concrets, pour mieux comprendre leur historicité. Nous aborderons quatre questions au cœur de notre actualité, en essayant de voir ce que les notions et pratiques antiques, et plus spécifiquement romaines, et leur reformulation à certaines époques ultérieures nous permettent de comprendre de notre temps.
CONFÉRENCE INAUGURALEAu cœur de la chose publique, le conflit
Conférence de Claudia Moatti (Université Paris 8 et University of Southern California - Los Angeles)
De toutes les notions politiques, res publica, la « chose publique » est sans doute la plus importante autant que la plus indéterminée. Que signifie en effet le fait de se référer à une « chose », à ce qui n’a aucun signifié précis ? L’analyse de la langue latine permet de mettre au jour la matrice judiciaire de la res publica : la chose publique, peut-on dire, n’existe pas a priori, c’est tout simplement l’ensemble des affaires que les citoyens ont en commun, et au sujet desquelles ils débattent ou sont en conflit. Ainsi s’impose une vision horizontale de la chose publique, en cela qu’elle est le résultat des interactions entre les citoyens. Or, à partir du IIe siècle avant notre ère, cette conception fut concurrencée, puis recouverte par une vision verticale et surplombante de la chose publique, placée au-dessus des citoyens. C’est cette nouvelle idée qui servira de référence aux empereurs romains, puis aux juristes du Moyen Âge. Se dégagent alors deux conceptions, l’une de tumulte et de pluralité, l’autre d’ordre et d’unité, dont nous verrons l’immense portée historique et théorique.
Claudia Moatti est ancienne élève de l’École normale supérieure, ancienne membre de l’École française de Rome et de l’Institut universitaire de France. Elle est actuellement professeur émérite d'histoire romaine à l’Université Paris 8 et Professor of Classics and Law à l’University of Southern California (Los Angeles).
En partenariat avec : Ambassade de France en Italie, Institut français Italia, Museo Nazionale Romano, Fondazione Primoli, Institut français – Centre Saint-Louis.
PROGRAMME DES CONFÉRENCES
Au cœur de la chose publique, le conflitLundi 3 octobre 2022, 18h30-20h Réservation obligatoire avant le 28 septembre via le formulaire en ligne →
« La chose publique est la chose du peuple »Lundi 10 octobre 2022, 18h-19h30 Museo Nazionale Romano, palazzo Altemps
L'Autre dans la res publicaLundi 17 octobre 2022, 17h30-19h
La liberté et la loi, du républicanisme à la res publicaLundi 24 octobre 2022, 18h-19h30 Institut français Centre Saint-Louis
Ph. : Dario Assisi e Riccardo Maria Cipolla, su concessione del Ministero della Cultura - Parco Archeologico di Pompei. E' vietata la copia e la riproduzione dei contenuti in qualsiasi modo o forma. |